J'ai pris mon temps pour noter "Mektoub, My Love : Canto uno", plus de deux semaines, je l'ai laissé maturer en moi, j'ai voulu voir si la fièvre redescendait.
Et c'est tout le contraire qui s'est é, ce film vit en moi, vient me travailler chaque jour, chaque nuit.
Je me fous des débats moraux qui fleurissent de partout, pour dire vrai je n'en peux plus de cette société où on préfère parler de "gros vicieux qui filme des fesses" plutôt que d'esthétisme, de geste artistique.
Vous savez quoi ? Moi aussi j'ai maté des fesses, des seins, des corps embrasés par le soleil quand j'étais ado, dans ma bande on tchatchait, on se touchait, bref on bouffait la vie.
Je suis redevenu un Amin durant trois heures, j'ai pleuré de devoir quitter Céline, Ophélie, Charlotte, Tony et tous les autres, et je ne m'en remets pas.
Je ne me souviens pas qu'un réalisateur m'ait aussi bien parlé de ce moment si particulier de la vie où tout est verbe, fête, Bashung, pudeur et impudeur mêlées, Cecilia Bartoli, multiculturalisme, Mozart, danse, hédonisme, Pump Up the Volume, sensualité, où la notion du temps se dilate dans les vagues, où ça déborde des yeux comme des shorts...