A rester en surface, le poisson se noie.

Bon, tout d'abord, je suis d'accord, pour un premier film, Chandor nous propose un casting de folie, sur un thème pas forcement facile. Mais justement, en voulant vulgariser la haute finance pour faire un film semi grand public, il ne rentre pas suffisamment au coeur du problème.


Alors, plaçons le film. Nous avons un plan de licenciement dans une entreprise, il faut être attentif pour comprendre qu'il s'agit de haute finance. On voit les gens partir, sans que plus de détails ne soit vraiment donné. Un boss est licencié, et oui, dans ce film personne n'est à l'abri. Il donne une clé USB pour un taf qu'il n'a pas fini à un petit génie acharné qui parvient à finir le boulot et foutre le bordel.
Vous voici donc après trente minutes un peu longues.


Nous avons ensuite une critique voilée du capitalisme et une raison à la crise que nous traversons. Certes le jeu d'acteurs est bon, certes le scénario est correct, certes le thème est choc, mais justement, avec un thème aussi chaud, il y a trop de demi-mesures dans ce film pour qu'il soit réellement percutant. La critique du capitalisme libéral est vraiment faible. Les grandes entreprises font n'importe quoi, et ne savent pas ce qu'elles font, mais elles veulent toujours plus d'argent. Critique loin d'être nouvelle, et encore moins spécifique à ce milieu, le mendiant au coin de le rue veut aussi toujours plus d'argent.


Mais ce détails aurait pu être occulté par une volonté de montrer le réel métier de trader, ce qui n'est pas vraiment le cas, hormis 5min vers la fin, histoire de bien les faire er pour les méchants. Ce n'est pas assez. J'aurais préféré être plongé dedans, au lieu de me taper des réunions de C.A. et des longs moments d'attente... ponctuées d'histoire canines.


Du coup, ce film qui n'est pas mauvais n'a pas réussi à atteindre les objectifs qu'il aurait pu/du se donner, la critique du néo-libéralisme est mollassonne et l'analyse du métier de trader est vraiment abstraite. Nous avions pourtant du bon matériel... Et c'est tout de même très lent comme film...

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le 5 janv. 2012

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Barmad

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