La déception que produit Mr. Peabody & Sherman, en dépit d’intentions certainement louables, tient à son parcours historique désorganisé qui, à sauts de puces, enchaîne la Révolution française, l’Égypte ancienne, la Renaissance italienne, la Grèce du cheval de Troie et la guerre de Sécession avec une frénésie et un second degré lassant qui traitent sur un même plan, frénétique et distancié donc, des périodes associées à des mythologies pourtant différentes. Le couloir temporel ressemble à ce coup de doigt sur un écran tactile : défilent des images colorées qu’une animation plate et froide échoue à vivifier. Comment, dès lors, s’attacher aux protagonistes, apprécier leur évolution ? La musique de Danny Elfman reste elle aussi impersonnelle malgré un thème principal très beau, que nous avons le plaisir d’entendre lors du vol au-dessus de Florence.
Pour autant, le cheminement intérieur du personnage de Mr. Peabody, qui le conduit d’une prétention initiale au savoir intégral à l’acceptation de ses limites en tant que père, s’avère pertinent en ce qu’il interroge le lâcher-prise inhérent à la parentalité, cette confiance en l’enfant qui seule lui permet de voler de ses propres ailes.