Une adaptation moderne et revisitée du roman de Dumas qui se veut plus « réaliste » ; même si je n’ai pas été pleinement convaincu par cette direction artistique, je préfère néanmoins voir ce genre de productions populaires au lieu des comédies françaises habituelles. Ca manque sacrément de panache et de couleurs, je ne suis pas adepte de cette photographie taciturne et de ces personnages crasseux et mal rasés censés représenter l’élite de la noblesse d’épée.
Le casting du trio de mousquetaires en impose quand même, chacun dégage suffisamment de force et de charisme. Concernant D’Artagnan c’est différent, j’y ai plus vu François Civil qu’un fier adolescent gascon du XVIIe siècle. Eva Green, qui semblait être un choix intéressant pour incarner la vénéneuse Milady de Winter, est clairement sous-exploitée dans ce premier volet. Quelques dialogues sont plutôt bien tournés mais ça manque de verve, les scènes de flirt entre Constance et D’Artagnan, par contre, sont aussi plates que maladroites.
L’absence du personnage de Planchet, habituellement source de scènes comiques, ne fait que souligner les ambitions narratives plus dramatiques souhaitées. Le scénario échafaude un contexte géopolitique qui apporte de la substance à l’intrigue, hélas au détriment du rythme du film. Les chorégraphies de duels qui se veulent immersives s’avèrent trop confuses à mon goût, les fameux mousquetaires dégainent d’ailleurs plus souvent leurs pistolets que leurs épées.
Les nombreux châteaux et monuments d’époque qui servent de décors à l’action confèrent un réel cachet au métrage. Contrairement à la récente version féministe « Toutes pour une » le wokisme a heureusement été mis en sourdine, la bisexualité affichée de Porthos par exemple e plutôt bien, elle s’accorde à l’appétit démesuré du personnage.