Dans le dénuement de la campagne italienne, Rossellini raconte l'apostolat de François d'Assise et de ses disciples.
Sous la forme de tableaux distincts mais qui ont tous en commun d'exprimer la générosité et l'humilité contenues dans le message de François d'Assise, le cinéaste s'attache à cerner la vérité des moines, leur sincérité et, surtout, leur innocence. Car ce sont bien les vertus d'innocence et de simplicité qui déterminent l'esprit charitable et joyeux des disciples de François.
Rossellini, loin du discours obscur et mystique, se borne à dévoiler ce que la foi et l'amour de son prochain procurent de plaisirs simples, quotidiens, à ces prêcheurs pas forcément convaincants mais au moins désarmants. Si on sourit parfois, ce n'est pas d'ailleurs par incrédulité ou moquerie mais bien parce que la candeur et l'optimisme des moines, en particulier ceux de Ginepro, nous les attachent.
La mise en scène est sans éclat, naturaliste en ce qu'elle épouse la sécheresse des décors naturels et l'existence pauvre des religieux. Elle n'explique pas, n'analyse pas, et par conséquent respecte la nature et l'esprit des personnages, dont l'expression de la foi n'a rien ici -ce qui me la rend sympathique et estimable- du prêchi-prêcha affecté.