Partition sympahique.

Ce sympathique film musical repose sur deux axes. D’abord, celui de réussir le concert en quatuor au centre du long-métrage en faisant travailler des musiciens ensemble pour la première fois sur une partition qui leur est inconnue. Et ensuite qu’ils puissent s’entendre de la même manière humainement. Voilà donc un excellent sujet de film. Exaltant même. « Les Musiciens » nous propose donc un récit intéressant où la cohésion musicale a autant d’importance que le liant humain. La partition proposée par ce film choral est donc agréable bien que très programmatique. On aurait pu être surpris mais le script va exactement là où on l’attend. Il n’y pas vraiment de fausse note, tout est joué (musicalement comme au niveau de l’acting) impeccablement mais la narration et la progression des personnages et de l’intrigue est irrémédiablement prévisible.

Si l’entame et les raisons de ce concert de musique classique sont un peu précipitées, « Les Musiciens » prend vite son rythme de croisière une fois que le quatuor et celle qui les a réunis se retrouvent dans le manoir pour les répétitions. La cerise sur le gâteau intervient au tiers quand le compositeur vient parfaire ce petit microcosme humain et musical. Le film aurait pu choisir la voie de la comédie pure et il s’en abstient. Et c’est tant mieux. On est davantage dans un film de groupe, de rapports humains, fondu dans une chronique musicale. C’est d’ailleurs parfois peut-être un peu pointu pour qui ne goûte pas à la musique classique ou aux profanes mais ça reste toujours intéressant.

Grégory Magne soigne ses images mais la mise en scène reste discrète. Propre mais discrète. Il faut avouer qu’on préfèrera « Les Parfums », son précédent film, à ses artistes bien accordés et académiques. La bonne idée du film est d’avoir confié les rôles du quatuor à de vrais musiciens, tous excellents, ce qui confère une belle part de réalisme aux scènes musicales. Mathieu Spinosi excelle en premier violon égotiste et meneur et il fait plaisir de voir le trop rare et sous-employé Frédéric Pierrot dans un rôle d’importance. Valérie Donzelli est le liant de cette petite troupe bien assortie et qu’on prend plaisir à suivre. Si les désaccords et mésententes des débuts finissent par aboutir à une belle union chorale, une cohésion de groupe galvanisante qui nous offre quelques beaux instants de grâce (le concert final, le bœuf au coin du feu, ...), tout cela est peut-être un peu trop sage et académique pour pleinement convaincre. Il n’empêche, « Les Musiciens » fait entendre une jolie petite musique et se révèle au-dessus de la production française moyenne et les amateurs de musique classique devraient se régaler.

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