Le film est divisé en plusieurs histoires. La première est un tour de force, on ne sait pas encore dans quoi nous mettons les pieds si nous n'avons été renseigné sur le film. On nous montre la vie quotidienne d'un type pendant une demi-heure, c'est la vie banale d'un Iranien qui a l'air de bien s'en sortir dans la vie, c'est intéressant, d'autant plus que c'est bien filmé, interprété, et on nous fait ressentir de manière extrêmement subtile que quelque chose ne va pas : on se demande quel sera l'élément déclencheur du film, quel est son intérêt, c'est rare.
Puis a lieu le tour de force.
Puis nous enchaînons sur la deuxième histoire.
Puis nous comprenons que "Le Diable n'existe pas" est en fait un foutu tract politique. Que nous allons nous taper plusieurs autres histoires ayant uniquement pour but de "dénoncer". Alors quel intérêt de s'intéresser à tous ces personnages qui n'ont que pour but d'être instrumentalisés afin d'être le film-du-proche-orient-qui-dénonce-et-qui-gagne-des-récompenses-mondaines-à-l'étranger ? Arrivé aux dernières histoires, on en vient simplement à essayer de deviner comment l'auteur va réussir à relier la vie de ses petits personnages à sa petite dénonciation. Je ne veux pas interdire aux cinéastes Iraniens de dénoncer l'horreur de tout cela, bien sûr, mais quand nous en arrivant à ce point où il est évident que le film n'est qu'un à sa dénonciation, cela n'a strictement aucun intérêt.