é composé


Le film commence en 2025 où 30 personnes issues d’un même socle familial apprennent qu’elles vont recevoir en héritage une maison abandonnée (depuis 1944 !). Quatre d’entre elles sont agréés pour faire l’état des lieux sachant que la municipalité veut en faire un supermarché et un parking (c’est notre méchante époque…). C’est ainsi que ces quatre mandatés vont retrouver la trace d’une certaine Adèle (leur ancêtre commune) qui a quitté cette maison à 20 ans pour se retrouver à Paris en 1895.


Le film va donc faire des allées et venues entre les deux époques. Deux époques qui vont se télescoper pour souligner que le é compose le présent lequel prépare la venue de l’avenir (vous me suivez ?) dit autrement : « L'avenir n'est que du présent à mettre en ordre » ; à moins que ce soit le é qui est du présent à mettre ordre ? Je suis perdu...

Deux éléments semblent intéresser le réalisateur : le problème de la filiation, de la famille, et celui du temps qui e, la nostalgie du é.

Du côté famille, le film en est un hymne où certaines de ses fonctions sont soulignées : fonction de protection ; ainsi du grand-père qui a élevé son petit-fils ; fonction de transmission, ici transmission du patrimoine (une maison, un tableau) et des vestiges du é (lettres, photos, objets divers).


Petite parenthèse acide :

A propos de filiation (ou de famille), on ne peut s’empêcher de remarquer, au casting de ce film, qu’il y a comme une concentration de « filles et fils de » (8 si j’ai bien compté !). Ah ! Bourdieu quand tu nous tiens ! Cédric Klapisch a beau dire que ce n’est pas volontaire, on peut quand même douter : un film sur l’importance de l’héritage et de la filiation qui utilise huit familles de cinéma au casting, ça fait un sacré inconscient ! Le mot c’est « népotisme » je crois…

Quant au talent de ces héritier(e)s, ça peut se discuter, notamment au sujet de Suzanne Lindon qui joue Adèle et de Sarah Giraudeau qui joue sa mère (ouais, bon... faisons semblant d'y croire...). Suzanne Lindon endosse le rôle d’une jeune fille de province un brin naïf et un peu perdue, voire en retrait. C’est vrai qu’elle ne brille pas : si c’est voulu, c’est bien. Sinon…

Quant à Sarah Giraudeau, ça ne e pas, pour ma part (et pas que pour ce film…). Son peu d’envergure, sa voix toute écrasée… Et elle est censée être une prostituée qui s’assume ! ? Non…


Le temps qui e, la nostalgie du é… Cédric Klapisch nous présente une fin du XIXe fantasmé, un Paris idyllique avec sa tour Eiffel toute neuve et un Montmartre bucolique. Un éloge de la lenteur, aucune aspérité, tout est rondeur et le soir tout le monde chante en chœur « Nini Peau d’chien ». Un monde où même les lupanars n’ont rien de sordide, bien au contraire. Pas de problème, tout roule, tout s’écoule sereinement comme la Seine qu’on remonte tranquillement du Havre à Paris, Paris où on trouve du boulot sans peine, où on trouve à se loger, pas de violence, tout est à sa place. On regrette vraiment de ne pas être né à cette époque.


« La Venue de l’avenir » est un petit film plaisant qui ne mène pas loin, où l’on sourit quelquefois mais qui ne fonctionne pas toujours. Ainsi de cette complainte de la chanteuse Pomme qui est supposée émouvoir son compagnon Seb, et avec lui, nous les spectateurs… et bien… non. Pas d'émotion. Pas de vibration. Mais bon, je veux bien ettre qu’en matière de musique je suis un homme du é.


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le 26 mai 2025

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Philippe Erbs

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