Jusqu'à maintenant, les projets les plus ambitieux de Cédric Klapisch, Peut-être et Paris, étaient ceux qui affichaient les résultats artistiques les moins probants, même si la part de subjectivité, dans l'avis que l'on professe, reste importante. Tout ce préambule pour manifester un certain enthousiasme à la vue de La venue de l'avenir, ce qui n'était pas gagné d'emblée, eu égard à un sujet propice à s'échouer dans le ridicule, voire dans le grotesque. Oui, mais,, le film est bien écrit et la mise en scène d'une grande fluidité, pour er d'une époque à une autre, de 1895 à 2025, avec un fil ténu et original pour les relier, ce qui ne pose pas de problème majeur, à partir du moment où l'on accepte que le vent du romanesque nous emporte, puisque chaque vie mérite d'être contée, avec ses douleurs et ses épiphanies. La venue de l'avenir parle non pas du futur mais d'un é qui nous touche, celui des impressionnistes, et d'un présent qui nous interroge (désespère ?), celui des créateurs de contenu. Ces derniers termes auraient fait gausser les Monet, Nadar, Hugo et les autres et tant pis si l'on accuse Klapisch et son excellent coscénariste, Santiago Amigorena, de éisme, ou peut-être de démagogie, en sous-entendant que les véritables talents sont désormais absents de notre époque, remplacés par une médiocrité consensuelle. irable directeur d'acteurs, l'auteur de l'Auberge espagnole a trouvé en Suzanne Lindon une interprète vibrante et intemporelle et le reste du casting est on ne peut plus solide, avec notamment Vincent Macaigne, Julie Platon et Zinedine Soualem. La venue de l'avenir va plaire à tous les férus de généalogie, de plus en plus nombreux, mais aussi à ceux qui n'oublient pas d'où ils viennent, alors même que l'avenir rend sceptique ou effraie. Il y a un côté doudou dans le film auquel on peut s'abandonner sans culpabiliser une seule seconde.