Après son segment réussi dans Retour à la vie, André Cayatte inaugure avec Justice est faite le style qui restera le sien jusqu'à la fin : une réflexion sur la nature humaine vu au travers de la Justice. Pour son entrée en matière, il lance un pavé dans la mare : dans une affaire de cours d'assises, l'objectivité et l'impartialité ne serait tout simplement pas possible.
En détaillant à la loupe la vie de chaque juré, le quotidien et les situations de chacun, il montre que le libre-choix n'existe pas et que les éléments d'un dossier, fussent-ils le plus factuel possible, ne sont pas interprétés de la même manière selon qui on est.
L'idée est brillante. Mais du point de vue formel, Justice est faite souffre de différences de rythme importantes. Et certains personnages, moins réussis que d'autres, plombent un tantinet l'intérêt qu'on ressent vis-à-vis du film.