Le baptême dans l'espace ne va pas être une sinécure pour deux infortunés cosmonautes partis faire quelques expériences à bord d'une navette spatiale américaine. Pour Matt Kowalski ce sera son dernier voyage avant une retraite bien méritée. Il va apporter toute son expérience et son savoir à la toute jeune doctoresse Ryan Stone, spécialisée dans le domaine de l'ingénierie médicale. Malgré tout l'espace est parfois très encombré et personne n'est à l'abri d'une catastrophe et c'est justement ce qu'il va se produire lors d'une opération de vérification de routine à l'extérieur de la navette. Celle-ci succombe à des projectiles arrivant de toute part. L'engin est inutilisable, Matt et Ryan sont livrés à eux-mêmes dans le silence angoissant de l'infini, la liaison avec la terre étant rompue. Les réserves d'oxygène s'épuisent, la panique gagne surtout la jeune Ryan et les solutions ne sont pas simples afin de retrouver la terre ferme malgré l'expérience de l'astronaute.
Pourtant tout a bien commencé ce jour là, nos deux voyageurs de l'espace irent en bricolant l'éclairage du soleil illuminant notre grosse planète Terre. On plaisante en écoutant de la musique et brusquement tout va basculer dans le drame. Matt et Ryan vont essayer de lutter coûte que coûte contre l'adversité jusqu'à l'épuisement des forces et de l'oxygène. Ils se soutiennent comme ils peuvent avec leur éclairage qui montre leur présence. Puis, tout à coup, l'élastique qui les relie se casse, Matt lâche inexorablement prise, sa voix se perd peu à peu et la lumière de son équipement se fait de plus en plus petite au loin. Dans cette immensité, la seule exigence de Ryan est de redre et sauver son compagnon mais il faut se rendre à l'évidence, la doctoresse ne doit plus compter que sur elle-même pour échapper à la mort et redre la Terre. Maintes péripéties vont continuer à s'abattre sur elle et dans ces moments désespérés elle "refait sa vie" en pensant à sa petite fille de quatre ans décédée lors d'un accident. Ryan ne pense qu'à redre son enfant dans l'au-delà. Des soubresauts d'espoir reviennent ainsi qu'une dose de détermination et d'instinct de survie. Rejoignant une capsule, la jeune femme va tenter l'impossible exploit de se tirer de cette situation désespérée.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le réalisateur, Alfonso Cuarón, nous offre des images splendides ainsi qu'un moment d'action et de suspens très convaincant. Tout va très vite, les aléas s'enchaînent très rapidement et ne nous laissent pas trop le temps de respirer à tel point que nous avons l'impression de manquer nous aussi d'oxygène pour reprendre souffle. Toutefois nous avons droit à quelques répits au cours desquels nos deux naufragés de l'espace parlent de leur vie et Matt trouve le moyen de plaisanter afin de soutenir comme il peut le moral de sa compagne d'infortune alors qu'il se sait perdu pour toujours dans l'immensité. Tout cela est donc bien réussi jusqu'au moment où j'ai trouvé que pour moi aussi le cordon qui me retenait solidement à cette intrigue s'est rompu. En effet les dernières minutes du film pourtant trépidantes frisent quelque peu la niaiserie et l'incohérence et cela suffit à faire perdre beaucoup de crédibilité et de force au sujet. Côté acteurs, engoncés dans leurs combinaisons et leurs scaphandres, Sandra Bullock et George Clooney, sans atteindre le rôle de leur vie, se tirent plutôt pas mal de ce drame de l'espace.
On ne peut donc considérer ce film comme un chef d'œuvre mais on peut irer les effets spéciaux et la mise en scène très au point, l'histoire ne servant franchement que de faire-valoir. Alfonso Cuarón nous fait donc vibrer dans notre fauteuil le temps d'un instant car ce film ne restera tout de même pas un classique du genre dans la galaxie du Septième Art.