Un film poétique qui ne perd pas de sa beauté avec le temps. J'ai pris le temps de replonger dans cette œuvre dans l'optique d'assouvir une envie de nostalgie mais c'est avec une grande surprise qu'il s'ajoute au thème de La Traque.
Nous suivons Kenai, un jeune natif américain qui, avec ses deux autres frères, célèbrent leur age à l'âge adulte et se voient attribuer un animal totem choisit par les esprits. En effet, ils appartiennent à une tribu très spirituelle qui témoignent d'un profond respect à leur environnement et aux êtres qui les entourent tout en essayant de vivre au rythme d'une harmonie avec la nature. Durant cette cérémonie, le protagoniste se voit être attribuer l'ours de l'amour et très frustré il s'enfuit pour s'isoler. Sans se douter que pendant sa méditation il se retrouve dos à dos avec un ours. Sans même se poser quelconque question sur l'ours ce qu'il recherche, etc il se met à sa poursuite pour le chasser. Il en suit une scène d'un combat presque violent où l'ours ne s'en sortira pas vivant. Kenai représentant l'ours de l'amour tue un ours avec cruauté et se voient confronté aux esprits qui le transforment en ours. Le comble. C'est seulement à ce moment que le film commence. Le protagoniste se voie être transformé en ours par les mêmes esprits car il bafoué les règles de l'harmonie de sa connexion avec les animaux: c'est-à-dire tuer non par nécessité mais par cruauté. Il entame par la suite un long voyage dans sa nouvelle apparence dans l'optique de retrouver les esprits et de nouveau retrouver sa forme humaine. Il fera la rencontre de Koda qui n'est autre que l'ourson tué par notre protagoniste. Ils feront le chemin ensemble et se lieront d'amitié et une réelle relation fraternelle se créera. C'est alors que Kenai arrive à son objectif, face aux aurores boréales (les esprits) qui jugeront que Kenai a retenu sa leçon. Mais il refuse de redevenir humain et décide de rester un ours.
Bien loin d'être un film centré sur la chasse en général, Frère des ours fait de la scène de confrontation entre l'homme et l'animal un élément clé dans cette histoire. Ce n'est pas tant la violence de l'acte qui compte, mais ce qu'il relève: l'une des règles fondamentales de la relation Homme/bête a été transgréssé. Kenai tue un être qu'il ne comprend pas uniquement parce que sa condition d'homme lui a fait croire qu'il en a le droit. uer un pair car notre position d'Homme nous pousse à croire que nous sommes au dessus et une proie pour ce qui sont plus grands que nous sans nous poser une seule question. Il ne se demande pas qui est cet ours ni pourquoi il est là. Cette brutalité gratuite illustre un déséquilibre profond dans notre rapport à l'animal.
Ce film pourrait presque être une fin alternative au roman Le vieux qui lisait des romans d'amour. Un homme vivant en paix avec les animaux qui se retrouve à confronter une femelle qui a perdu son/ses petit.s et voit être confronté par celui qui est supposé être son égo, son paire. Alors que dans le roman nous n'avons pas de fin, ici on voit l'homme entame un chemin pour repenser à son action féroce. Et décide d'une "happy end" en se remettant en question et en embrassant sa connexion avec l'ours de l'amour.
L'amour est le plus précieux des totems. Il se manifeste souvent de manière inattendue. Laisse l'amour guider tes actes, raisin un jour tu deviendra un homme.