Sur le papier, Le Trio avait tout pour être un spectacle légendaire : trois humoristes avec chacun un univers distinct. Tsamere et son absurde élégant, Ferrari et son humour noir corrosif, Baptiste Lecaplain et sa tendresse foutraque et une structure en plusieurs actes qui laissait espérer une vraie variation de tons.
Mais le résultat m’a laissé de marbre.
Au lieu d’assumer des couleurs différentes, Le Trio écrase toutes leurs singularité sous un humour lourd, vulgaire et poussif. L
es moments qui auraient pu prendre une teinte plus poétique, plus mordante ou plus absurde sont systématiquement aplatis dans une écriture paresseuse, souvent grasse, rarement fine.
Les trois humoristes ont plutôt essayé de trouver un terrain commun plutôt que de tirer profit de leurs singularité mais ce terrain commun semble justement leur faire perdre ce qui les rendait intéressants en solo.
Certes on sent de la complicité entre eux mais on ressort avec l’impression d’avoir vu une parodie d’humour de potes adolescents bourré en fin de soirée et non un spectacle structuré ou inspiré.
Il y a des vannes, oui, mais toujours sur le même ton vulgaire qui avait certes sa place mais seulement sur une partie du spectacle, spectacle qui avait pourtant des idées, avec ce ton lissé encore moins d’identité.