La gérante d'une laverie a non seulement des soucis familiaux, son mari demande le divorce, sa fille aime une personne du même sexe, mais elle a également fort à faire avec son inspectrice des impôts. Les galères sont là jusqu'à ce qu'un multivers se crée avec une nouvelle incarnation de son mari, et de sa fille, ainsi que son père.
Précédé d'une formidable réputation, couronnée aux Golden Globes, possiblement nominé aux Oscars 2023, Everything Everywhere All At Once est sans nul doute le phénomène du cinéma indépendant américain de l'année. Même si le concept est ancien, il faut dire que le spectateur est désormais habitué aux concepts de multiverse, notamment avec les films du MCU (dont les frères Russo sont ici coproducteurs), mais c'est une ode avant tout à la différence. Sexuelle bien entendu, même si ça n'est pas le sujet principal, mais aussi aux autres cultures (ici asiatique, avec plusieurs ages sous-titrés et la plupart des acteurs principaux qui viennent du même continent), voire même grivoise avec tout un age délirant sur des butt plug.
Dire que j'ai tout compris serait mentir, mais ça n'est pas grave à mes yeux, car au fond, c'est comme un trip qui me fait d'ailleurs penser à Spider-man New Generation mais qui aurait un rythme mieux maitrisé avec des ages plus calmes, et même touchants. Enfin, c'est une ode à cette actrice sublime qui est Michelle Yeoh, qui est de quasiment tous les plans, à travers plusieurs incarnations amusantes au sein de ce Multivers (dont un où elle est en couple avec son inspectrice des impôts jouée par Jamie Lee Curtis, et avec des saucisses à la place des doigts !), et qui semble presque revoir toute sa carrière en un seul rôle. Et également coup de chapeau au très touchant Ke Huy Quand, qu'on connaissait en tant que Demi-Lune dans la saga Indiana Jones et qui revient fort avec ce mari multitâches, et dont on ne peut s'empêcher d'y voir un quasi-sosie de Jackie Chan, qui était d'ailleurs envisagé pour le rôle.
Bien sûr que sur 140 minutes, l'overdose se fait parfois sentir, qu'on a déjà vu ça ailleurs depuis avec le MCU, mais ici, c'est traité à l'échelle de cette famille dysfonctionnelle, et il n'est pas interdit d'y voir dans ce fatras une parabole sur le temps qui e, notamment l'émancipation de la fille de Michelle Yeoh. En tout cas, je comprends désormais son succès, qui semble avoir coché toutes les bonnes cases.