L'image de ce petit blondinet continue de rester ancrée dans mon esprit. Et puis, je me rends compte que ce même garçon qui occupe l'affiche du film n'est absolument pas le personnage principal du film. En fait, je ne comprends pas ce qu'il vient de m'arriver. Je n'ose pas me poser de questions. Je n'arrive pas à réaliser ce que je viens de voir.
Incroyable.
Beethoven, Beethoven, cette douceur extraordinaire, ces longues séquences, ces mêmes scènes qui se répètent sous le point de vue d'un personnage différent à chaque fois, ce brouhaha paisible qui devient de plus en plus inquiétant...Elephant est le film le plus calme, le plus doux et le plus puissant à la fois que j'ai jamais vu. Et quand, en plus, on est adolescent, on a juste envie de pleurer. On est ébahis d'éprouver après ces 1h18, effroyablement courtes, un tel sentiment de stupeur, un tel choc, alors que quasiment tout le film se déroule dans une belle et douce lenteur. Les personnages sont les plus simples du monde, mais Gus van Sant, qui excelle en l'art de suggérer, les sublime de manière désarmante.
Oui mais voilà, le ciel s'obscurcit, devient menaçant, orageux. Toujours aux sons de Beethoven. Il ne présage rien de bon. Pourtant, van Sant donne très peu d'indices... Mais on finit par avoir peur d'avoir deviné.
Et puis là, notre coeur s'emballe. "Non, non... Non..." Si. Si, on est pourtant obligés d'accepter ce spectacle terrible. Ce jeu est un jeu des plus amusants, jamais une chose pareille n'avait paru plus banale, plus froide, plus belle, plus abominable...On ne sait même plus.
Atroce, magnifique, époustouflant... Oh non, on ne sait vraiment plus que penser. Puis arrive cet ignoble "Amstramgram". On a envie de se jeter dans les bras de ce blondinet, car lui est encore là lorsque le film touche à sa fin. Puis,on nous envoie à la figure cette dernière image, le ciel, plus dégagé que jamais, BLEU, de nouveau.
Fin.
SOMPTUEUX.
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