Six ans ont é et Christopher Lee, afin d'aider ses amis de la Hammer, décide de revenir dans le rôle qui a fait de lui une superstar : le Comte Dracula. Absent du précédent film, le géant britannique retrouve sa célèbre cape, toujours dirigé par Terence Fisher qui nous livre pour ce troisième opus un film finalement assez bancal, faisant de ce retour fracassant un piètre épisode.
En effet, outre le fait de ramener le personnage par le biais d'une résurrection scénaristiquement ridicule, c'est surtout dans des soucis de mise en scène que l'on sera amèrement déçu, le scénario étant aussi classique que palpitant...
Car si Christopher Lee revient, Peter Cushing part, laissant un sacré vide parmi les défenseurs du bien et se voit remplacé par le moine Sandor, plus bourru et plus expéditif. Comme si cette absence ne suffisait pas, c'est celle de notre vampire qui est également écourtée, le retour de Lee étant au final peu réussi : n'apparaissant qu'à la moitié du film pour n'y figurer qu'une dizaine de minutes, l'acteur se brouille légèrement avec le scénariste et préfère rester muet durant toute la bobine, transformant son personnage alors charismatique et distingué en un suceur de sang animal.
De plus, quelques incohérences viennent noircir quelque peu l'œuvre (la fameuse résurrection ou encore la mort un peu bête de Dracula, désormais incapable de se changer en chauve-souris) tandis que la plupart des héros manquent cruellement de charisme, devenant tout au plus du gibier oubliable. On era également sur la fin bâclée et quelques longueurs énervantes pour se concentrer sur le point fort du long-métrage : les scènes dites choc.
Nombreuses, à l'époque irrévérencieuses, elles conservent aujourd'hui encore toute leur efficacité comme la glaçante séquence du sacrifice humain pour ranimer le Comte ou encore l'extermination de la belle-sœur de notre héros changée en vampire, d'une puissance remarquable. La réalisation toujours aussi fantastique de Terence Fisher y est donc pour beaucoup. En somme, Dracula : Prince des Ténèbres n'est pas le meilleur film de la saga mais reste un bon film d'épouvante des années 60.