Je m’attendais à rien. Franchement, je suis entré dans Diamant Brut un peu par curiosité, un peu parce que c’était à Cannes… et je suis ressorti complètement sonné. Ce film, c’est pas juste une histoire, c’est une expérience. Une claque. Ça commence avec Liane, 19 ans, une fille de cité qui rêve de télé-réalité, de strass, de lumière. Elle veut devenir quelqu’un. Elle veut s’échapper. Et moi, au début, je me disais : ok, je vois où ça va… sauf que non. Je voyais rien du tout. Parce que ce que j’ai pris dans la figure, c’est brut. C’est vivant. C’est hyper viscéral.
La caméra d’Agathe Riedinger, elle colle à Liane comme une seconde peau. On est dans ses yeux, dans sa tête, dans son souffle. On sent tout : ses espoirs, ses colères, ses humiliations. C’est filmé à hauteur de cœur, tu vois ? Et le pire… c’est que ça sonne vrai. Mais vraiment vrai. Y a pas un plan qui sonne faux. Pas un. Et l’actrice… Malou Khebizi. Je la connaissais pas. Et là, je peux plus l’oublier. Elle est incroyable. Elle vit le rôle, elle le traverse. Elle pleure pas pour faire joli. Elle pleure parce qu’elle a plus rien. Elle rit parce qu’elle y croit encore un peu. C’est pas une performance, c’est un bouleversement.
Et puis les décors… on est dans une qu’on filme jamais. Des immeubles, des arrêts de bus, des chambres sans rideaux. Mais dans les mains de Riedinger, ça devient du cinéma. Elle sublime l’ordinaire. Elle donne de la poésie là où y a plus d’espoir. Et tu sens que c’est fait avec peu de moyens, mais beaucoup de tripes. Ça tremble, ça respire, ça vit. J’ai entendu dire qu’il y avait beaucoup d’impro, des scènes tournées à l’instinct… et ça se sent. Ça rajoute une urgence. Comme si chaque seconde comptait.
Diamant Brut, c’est pas un film parfait. Mais c’est pas ce qu’on lui demande. Ce qu’il fait, c’est qu’il nous met face à un cri. Un cri de jeune femme, un cri de cinéaste, un cri de vérité. Et moi, j’ai pris ce cri en pleine figure. Et je suis pas prêt de l’oublier.