Qu'importe l'issue du chemin quand seul compte le chemin parcouru.
Forcément le dernier Dardenne c'est un petit événement tant leur filmographie est d'une qualité constante, pas un seul que je n'adore pas. Je dois dire que je ne me faisais pas de soucis pour celui-là.
On sent une volonté des Dardenne à évoluer, c'est presque fini les longs plans caméra à l'épaule qui suivent les personnages marcher sans cesse, il y en a juste deux ou trois là et assez court. C'est marrant de voir que des tocards tentent de reprendre ce style aux USA dans le cinéma indépendant, comme quoi… ils ont un train de retour sur le cinéma belge aussi.
On a une star, c'est la seconde fois après Cécile de dans le précédent, il y a cette volonté de changement, de montrer qu'ils peuvent encore innover, du moins ne pas refaire le même film à chaque fois.
En parlant de même film, le pitch de départ ressemble beaucoup à Rosetta avec la fille déterminée qui tient à son travail. Sauf que là on comprend vite que Sandra sort d'une dépression et on voit bien que ça l'emmerde au plus au point de se battre, mais elle va apprendre que le but n'est pas de réussir à obtenir ce que l'on veut, mais de se battre pour.
C'est un film qui est réellement beau, vraiment touchant car vrai, toutes les réactions sont vraies, émouvantes. Ma scène préférée c'est lorsque cet entraîneur de foot tombe à ses genoux, il a en lui toute la tendresse du monde. Et c'est ça l’argument qui fait que contrairement à ce que certains ignares peuvent penser, non les Dardenne ce n'est pas du cinéma de dépressifs. Chacun de leur film porte un message d'espoir, d'amour, de tendresse. Et ce message n'en est que décuplé parce qu'on se trouve dans un monde réel, dur… Difficile de ne pas sortir de là avec le sourire, ou du moins revigoré.
Et au diable ceux et celles qui pensent qu'un film qui "racontent ce qu'ils voient tous les jours n'est pas intéressant", parce que de un ce n'est pas vrai, mais en plus est-ce-qu'ils voient autant d'amour tous les jours ? Honnêtement je leur souhaite mais vu leur amertume et leur besoin de se réfugier dans la salle du dernier blockbuster pour oublier leur vie médiocre j'ai des doutes.
J'ai eu plusieurs fois les larmes aux yeux parce que c'était beau, tout simplement, lorsque c'est bien fait, que la mise en scène, d'une sobriété exemplaire qui parvient à se faire oublier (et ça c'est sublime), qui te filme un dialogue bien écrit, bien joué, qui transpire le vrai, forcément c'est beau, forcément tu te laisses emporter.
Alors oui, je préfère l'enfant ou Rosetta, sans doute parce que la fin m'a plus marquée. Là fin était dans ces films là un baiser tendre, celle de Deux jours, une nuit, plus une douce caresse. C'est déjà pas si mal.
Je suis toujours impressionné par ce genre de films où tous les personnages sont crédibles, où en voyant Cotillard répéter 14 fois la même chose on se lasse pas, où chaque fois ça se e différemment, c'est vraiment beau.
Bref c'est à voir, pour sa beauté (on l'aura compris) et son intensité, sa générosité, sa tendresse.