Et on est repartis pour l’objectif du moment : rentabiliser cette carte illimitée qui n’aura servi que cinq fois ces quatre derniers mois. Quelle indécence quand mon record personnel avait atteint les 84 entrées en 2016. Je n’ai rien pu faire face à mes multiples problèmes de santé mais là, ce dont j’ai besoin, c’est ma dose quotidienne de cinéma. Et je compte en profiter en reprenant pour mon premier film de ce mois de mai, Final Destination: Bloodlines, accompagné d’Axel.
Malgré ses innombrables de défauts, cette série de slashers a au moins toujours le mérite de proposer notre dose jouissive d’accumulation de morts toutes plus incentives les unes que les autres. Mais le plus génial, c’est toujours cette capacité à cette saga à faire monter la sauce, envoyer sur de fausses pistes pour créer de la tension jusqu’à ce qu’une mort inéluctable ne survienne.
Bloodlines ne taraude pas à la règle : il reprend avec merveille ce qui a fait l’essence de la saga et cela fonctionne finalement bien mieux qu’on aurait pu l’espérer. La bande-annonce initiale s’étant même permis d’annoncer une mort qui n’arrive finalement pas dans le film, ou en tout cas pas de cette manière. Cette fois, le film choisit de mettre en scène une série de morts qui découle du sauvetage massif par la grand-mère de l’héroïne de clients d’un restaurant. Dès lors, la Mort telle qu’on a appris à la connaître suivra tranquillement son bonhomme de chemin pour mettre un terme à la vie de chacune des personnes sauvées et de leurs progénitures.
C’est donc au tour de la protagoniste et de ses proches de subir son maléfice. Comme d’habitude dans la saga, elle tentera de déjouer les plans de la Mort, sans succès. On a alors droit à des morts toutes surprenantes et ingénieuses. On peut reprocher au film de ne pas mettre l’accent sur les relations entre les personnages, alors qu’ils sont issus d’une même famille. Si ce n’est quelques visages inquiets, on ne ressent pas d’émotion lorsqu’un personnage meurt. La famille poursuit ses aventures comme si de rien n’était.
On a quand même droit à deux scènes d’enterrement qui se suivent de quelques minutes et j’ai eu une once d’espoir que Zack Lipovsky et Adam B. Stein transforment la scène en running gag pour chaque décès, retournant systématiquement la caméra vers ces personnages vêtus de noir, et toujours de loins en moins. Dommage, on loupe là une opportunité de faire dans l’humour.
Et l’humour, il y en a. Les morts rocambolesques et la stupidité des personnages, signature de la saga, ne manquent pas de faire rire. On s’y adonne même souvent avant même le moment fatidique tant on s’y attend. Une chose est sûre : sans faire dans l’exceptionnel, les réalisateurs savent tenir la caméra et le public en haleine. Il y a un certain savoir faire ingénieux qui se manifeste dans cet aspect comique des situations (et de la dose de gore sans limite dont on est servis), mais qui échoue à tisser des liens véritables entre les protagonistes. On n’y croit pas. La famille ne semble pas plus proche que ça au point que le père disparaisse soudainement sans aucune raison particulière.
Les cinéastes ont compris Final Destination, on le voit dans la scène finale, qui signe la mort des deux derniers rescapés, et on ne peut qu’espérer qu’ils soient de retour pour une très probable suite.