Demi-sœurs (2018, Netflix 2025) : film brillant… mais vide ?

🔴Pour le lecteur pressé, en moins de 3 minutes : https://youtu.be/oWhSWQprP0s

🔴 Pour découvrir ma critique vidéo complète, copier/coller "cinéma sans fard + Demi-sœurs" sur YouTube !

👉 Et s'abonner à cette chaîne Youtube où je publie régulièrement ces articles, pour n'en rater aucun !🔴

Elles sont trois. Pas tout à fait sœurs, pas tout à fait étrangères. Trois éclats d’une même fracture. Une brune, une blonde, une bouclée. Une banlieue, un Marais, un grenier à confiseries. Et un père, surtout. Mort, bien sûr. Comme souvent dans les histoires d’héritage. Il laisse un appartement à partager, mais pas l’amour, ni même les explications.


Ce film sent le sucre oublié et le cuir neuf. La y est découpée en trois personnages, comme un mille-feuille de clichés assumés. Salma enseigne Molière à des ados désabusés, Olivia pèse les grammes de glucose dans des bocaux d’enfance, Lauren boit des smoothies verts et rêve d’Instagram. Leurs vies n’étaient pas censées se croiser, et pourtant — trahison notariale — elles se retrouvent à cohabiter.


On rit. Un peu. C’est mécanique, presque pavlovien. Une vanne sur le bio, une autre sur la banlieue. Le spectateur glousse, puis soupire. Ça fonctionne, oui, comme une vieille horloge suisse : précise, sans surprise. La mise en scène, elle, n’ose rien. Elle observe de loin, statique. Elle laisse les actrices prendre la lumière : Charlotte Gabris, Alice David, Sabrina Ouazani — trio efficace, pas toujours crédible, mais charmant. Surtout Gabris, qui semble avoir avalé un tube de sarcasme dès la naissance.


La lumière, parlons-en. Elle est là, fonctionnelle, neutre. Ni trop chaude, ni trop glaciale. Juste assez pour qu’on voie les murs crème et les doudounes pastel. Elle n’accompagne rien, ne souligne rien. Elle est. Comme un meuble Ikea dans une salle de cinéma.


Et puis il y a la bande-son, discrète, effacée. À tel point qu’on doute de son existence. Peut-être qu’elle est là pour ne pas déranger. Peut-être qu’elle est juste un souvenir. Un écho de musique d’ascenseur coincé entre deux répliques.


Mais pourquoi ce film existe-t-il ? Pour parler de la famille ? Pour dire que les liens du sang sont surfaits ? Pour faire rire un mardi soir sur Netflix ? On ne sait pas trop. Il y a des messages, probablement, mais on les attrape comme des bulles de savon : trop tard, déjà éclatées. Rien de scandaleux, rien de sublime. Une comédie moyenne, à l’image de tant d’autres, qui veut plaire à tout le monde et finit par ne marquer personne.


Et pourtant… Il y a un plan, vers la fin. Un regard. Bref, mais honnête. Et ce regard dit plus que tout le film : elles ne se comprennent pas, mais elles s’acceptent. Un peu. C’est peut-être ça, le cœur du propos. Ou alors, j’étais juste fatigué.


Note : 11/20. Ni chaud, ni froid. Juste tiède. À regarder avec une tasse de thé pas trop infusée.

5
Écrit par

Créée

le 19 mai 2025

Critique lue 25 fois

1 j'aime

Le-Général

Écrit par

Critique lue 25 fois

1

D'autres avis sur Demi-sœurs

Critique de Demi-sœurs par pierrick_D_

"Les trois frères",version nichons.Salma,Lauren et Olivia découvrent en héritant d'un appartement,qu'elles ont le même père biologique,qu'aucune d'elles n'a jamais vu.Aussi différentes qu'on puisse...

le 23 janv. 2021

4 j'aime

2

Les trois frères : le retour

Comédie de mœurs lambda, ni très drôle ni très subtile, mais qui pourra faire le job un soir de fatigue, surtout si comme moi on n'est pas allergique - ponctuellement - à une petite comédie girly...

le 4 mars 2022

3 j'aime

Demi-note

Bon... Que dire ? Une comédie française ni meilleure ni pire qu'une autre, où l'on sent la volonté de jouer à fond la tchatche et le « girl power » à travers ces trois héroïnes plutôt...

Par

le 21 mars 2021

2 j'aime

Du même critique

Chef-d’œuvre ou exercice de style ...

Paolo Sorrentino ... ce cher poète du spleen napolitain qui filme la vie comme un songe et les songes comme une publicité de parfum hors de prix. Avec Parthenope, il récidive, et le pire, c'est qu'on...

le 13 mars 2025

13 j'aime

4

Comme une veste sur mesure : impeccable mais sans cette imperfection qui la rendrait inoubliable ...

_______Pour le lecteur pressé, en moins de 3 minutes: https://youtu.be/EN8RljojZCE_______ Si non:The Insider… Un film d’espionnage signé Soderbergh. Une promesse d’intelligence, d’élégance, et –...

le 13 mars 2025

12 j'aime

2

Comme une messe en latin : fascinant pour les initiés, soporifique pour les autres ...

🔴Pour le lecteur pressé, en moins de 3 minutes : https://youtu.be/Vz9_aEPsJHo🔴 Pour découvrir ma critique vidéo complète, copier/coller "cinéma sans fard + Conclave" sur YouTube !👉 Et s'abonner à...

le 28 févr. 2025

12 j'aime

6