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Elles sont trois. Pas tout à fait sœurs, pas tout à fait étrangères. Trois éclats d’une même fracture. Une brune, une blonde, une bouclée. Une banlieue, un Marais, un grenier à confiseries. Et un père, surtout. Mort, bien sûr. Comme souvent dans les histoires d’héritage. Il laisse un appartement à partager, mais pas l’amour, ni même les explications.
Ce film sent le sucre oublié et le cuir neuf. La y est découpée en trois personnages, comme un mille-feuille de clichés assumés. Salma enseigne Molière à des ados désabusés, Olivia pèse les grammes de glucose dans des bocaux d’enfance, Lauren boit des smoothies verts et rêve d’Instagram. Leurs vies n’étaient pas censées se croiser, et pourtant — trahison notariale — elles se retrouvent à cohabiter.
On rit. Un peu. C’est mécanique, presque pavlovien. Une vanne sur le bio, une autre sur la banlieue. Le spectateur glousse, puis soupire. Ça fonctionne, oui, comme une vieille horloge suisse : précise, sans surprise. La mise en scène, elle, n’ose rien. Elle observe de loin, statique. Elle laisse les actrices prendre la lumière : Charlotte Gabris, Alice David, Sabrina Ouazani — trio efficace, pas toujours crédible, mais charmant. Surtout Gabris, qui semble avoir avalé un tube de sarcasme dès la naissance.
La lumière, parlons-en. Elle est là, fonctionnelle, neutre. Ni trop chaude, ni trop glaciale. Juste assez pour qu’on voie les murs crème et les doudounes pastel. Elle n’accompagne rien, ne souligne rien. Elle est. Comme un meuble Ikea dans une salle de cinéma.
Et puis il y a la bande-son, discrète, effacée. À tel point qu’on doute de son existence. Peut-être qu’elle est là pour ne pas déranger. Peut-être qu’elle est juste un souvenir. Un écho de musique d’ascenseur coincé entre deux répliques.
Mais pourquoi ce film existe-t-il ? Pour parler de la famille ? Pour dire que les liens du sang sont surfaits ? Pour faire rire un mardi soir sur Netflix ? On ne sait pas trop. Il y a des messages, probablement, mais on les attrape comme des bulles de savon : trop tard, déjà éclatées. Rien de scandaleux, rien de sublime. Une comédie moyenne, à l’image de tant d’autres, qui veut plaire à tout le monde et finit par ne marquer personne.
Et pourtant… Il y a un plan, vers la fin. Un regard. Bref, mais honnête. Et ce regard dit plus que tout le film : elles ne se comprennent pas, mais elles s’acceptent. Un peu. C’est peut-être ça, le cœur du propos. Ou alors, j’étais juste fatigué.
Note : 11/20. Ni chaud, ni froid. Juste tiède. À regarder avec une tasse de thé pas trop infusée.