Les pétroglyphes de Mourmansk

Personnage central du film, Laura estc une jeune finlandaise venue en Russie faire du tourisme et poursuivre ses études. Elle y a rencontré Irina, une moscovite avec qui elle file le parfait amour. ionnée d'ethnologie et d'anthropologie, elle a très envie de découvrir une curuiosité connue des spécialistes : les pétroglyphes de Mourmansk. Késako des pétroglyphes ? Eh bien, ce sont des dessins exécutés sur pierre à des époques lointaines (disons préhistoriques). Une autre petite recherche amène à comprendre pourquoi Laura s'intéresse plus particulièrement à ces pétroglyphes. En effet, Mourmansk est une ville située non loin de la frontière russe avec la Finlande. Le projet était d'aller là-bas en compagnie d'Irina. Malheureusement, Irina est prise par des obligations professionnelles. Laura y va donc seule et entreprend le voyage en train, plusieurs milliers de kilomètres et plusieurs jours. Laura se retrouve dans un compartiment avec comme seule compagnie un jeune russe, jeune trentenaire. Laura comprend tout de suite que c'est un rustre sans éducation qui voit dans ce têt-à-tête l'occasion unique d'établir une relation avec une jeune femme. Laura n'est pas vraiment une beauté fatale, mais elle plait à Ljoha.


Après un début de voyage particulièrement difficile qui permet de faire sentir les conditions de ce tête-à-tête improvisé, la situation va évoluer. On sent le froid, les différences de mentalités et d'éducation entre Laura et Ljoha. On voit aussi comment le voyage se e, avec une femme qui reste à disposition des uns et des autres pour toutes les personnes du wagon. Il y a des arrêts qui peuvent durer un certain temps ,dans des villes perdues et évidemment personne à qui se confier pour la pauvre Laura. Elle pourrait envisager de tout laisser tomber et retourner à Moscou qui laisse de beaux souvenirs, mais non elle veut aller au bout de son idée. D'ailleurs, Ljoha aussi veut aller au bout de son idée. Après les premières rebufades, il va faire évoluer son attitude pour instaurer un dialogue. Pour autant, sa maladresse ne sera pas effacée d'un coup de baguette magique et tout son vécu lui sautera quand même à la figure. Ce n'set pas par hasard qu'il est dans ce train. Lui va redre une mine où il devrait trouver un travail alimentaire. Bien évidemment, quand il interroge Laura et qu'elle lui parle des pétroglyphes, cela ne lui dit stricteemnt rien. Comme cela ne me disait rien non plus, libre à vous d'estimer si je suis un lourdaud de la meêm espèce...


Dans ce film finlandais situé en Russie, le finlandais joho Kuosmanen surprend agréablement. A partir d'une situatiion de base plutôt classique (duo de personnages que tout oppose et forcé de cohabiter un temps), il donne à voir la Russie profonde et donne à ses personnages une réelle humanité, y compris pour Ljoha qui va se révéler bien plus sensible qu'il n'y paraît au premier abord avec son comportement de gros lourdaud. Il va se montrer suffisamment intelligent pour modifier son comporteemnt. Pas de façon radicale, mais suffisamment pour entrainer Laura chez des connaissances à lui lors d'une halte. Pour nous spectateurs, c'set plutôt de voir laura accepter de rentrer progressivement dans son jeu qui surprend. Mais cela va jusqu'à quelques moments où l'émotion e vraiment. Autant dire que le jeu des acteurs est convaincant, avec Seidi Haarla pour interpréter Laura et Yuriy Birisov pour interpréter Ljoha. Quant à l'ambiance générale, on s'y croirait, aussi bien dans une soirée moscovite au début que dans le train ensuite. Les paysages sont du même tonneau, même s'il ne faut pas s'attendre à de la belle image bien léchée comme dans un film sentimental américain. Le minutage de 1h47 e très bien et si le film a été récompensé à Cannes, c'set bien parce qu'il dégage quelque chose qui le fait sortir du lot.


Quand aux pétroglyphes, on ne les verra même pas et c'set bien dommage. Pour vraiment comprendre pourquoi, il faut quand même une petite recherche après le film, mais cela veut dire que la projection laisse des tracse et qu'on a envie d'un prolongement. On pourrait aussi dire tout çà pour ça. Mais c'est le propre des bons films que de laisser une véritable trace dans les esprits, alors que sa conclusion laisse un peu sur notre faim.

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le 26 nov. 2021

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