Honnêtement, pour tout cinéphile ou spectateur un tant soit peu exigeant, « Coka Chicas » ne donnait pas très envie de prime abord. Un peu sorti de nulle part, doté d’un titre girly quelque peu ridicule, d’une affiche aux néons roses flashy particulièrement repoussante et d’un sujet pas inintéressant mais dont le synopsis faisant vraiment penser à un film de plateforme, voilà un long-métrage français dont on ne donnait pas cher de la peau en salles. Et les sorties du mois de mai proche du Festival de Cannes sont souvent un cimetière de sorties techniques ou de fonds de placard pour les distributeurs. Mais une bande-annonce nerveuse nous a fait (un peu) changer d’avis.
Au final, voilà une très bonne surprise que ce « Coka Chicas », film pour lequel son distributeur n’a vraiment rien fait à son avantage durant sa promotion. Attention cependant, on n’est pas devant un chef-d’œuvre, un immanquable ou une œuvre excellente non plus. Clairement. En revanche, voilà une série B pêchue, hargneuse, méchante et parfaitement confectionnée qui montre que le cinéma français peut parfois délivrer des films étonnants qui ne lui ressemblent pas. Un peu comme un pendant féminin de la calque « Farang » (toutes proportions gardées).
Si le film commence comme une vulgaire comédie de prime-time pour jeunes avec un groupe de jeunes filles qui prend du plaisir sur les plages du Brésil, le script va vite montrer de quel bois il se chauffe. Filles de cité plutôt désœuvrées, le trio va choisir de faire la mule pour un cartel dans le but d’ouvrir un salon de beauté. Mais rien ne va se er comme prévu et l’une d’entre elles va disparaître. Commence alors une course haletante pour la retrouver pour les deux autres. Entre thriller, suspense, film de vengeance, survival et exploration des travers d’un pays exotique, le film frappe fort et s’avère sans concession et doté d’un rythme soutenu.
On ne s’attendait clairement pas à ce que « Coka Chicas » soit si captivant et intense. Et encore moins à ce que la violence soit si graphique et extrême tout en restant très réaliste. C’est simple, certaines séquences de combat, par ailleurs très bien chorégraphiées, font penser aux slashers ou survival à la « Hostel » les plus durs à regarder ou aux films de combats les plus violents. Peut-être un peu complaisant, ce déchaînement de violence n’en est pas moins impressionnant. Et comme le film prend comme sujet un fait divers de plus en plus récurrent dans les pays latins (celui des enlèvements autour des cartels de drogue et du trafic d’êtres humains), on signe.
Alors certes, le sujet n’est que prétexte à l’action et pourra paraître survolé mais c’est tellement bien mis en scène par la nouvelle venue Roxine Helberg qu’on n’y prêtera guère attention. Il y a aussi un ventre mou dans la seconde partie mais la pêche du trip d’actrices (la fille d’Olivier Marchal et surtout la forme physique impressionnante de Fadila Camara) tout comme le côté captivant et jusqu’au-boutiste de l’ensemble en plus de mises à mort sacrément puissantes font de « Coka Chicas » une belle petite surprise.
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