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Un gobelet vide glisse lentement sur l’asphalte d’un trottoir new-yorkais. Diva, le poil lustré comme un canapé de galerie d’art contemporain, fixe l’horizon comme si elle attendait Godard en personne. À côté, Chichi renifle un vieux sandwich à la dinde. L’un miaule, l’autre rote. Ils sont perdus. C’est le début d’un film. Ou la fin d’un monde.
Reem Kherici, oui, celle qui aime les tailleurs cinématographiques sur-mesure, brode ici une comédie animale cousue d’or et de ficelle. Un chien paumé, une chatte star des réseaux — et bim, une course-poursuite entre Montréal et New York avec en bonus un flic-collectionneur de pierres précieuses et de grimaces. Un road-trip où les maîtres cherchent leurs animaux, pendant que les animaux se cherchent eux-mêmes. L’intrigue ? Simple comme un os de plastique, efficace comme un vieux dessin animé du dimanche. Mais les rebondissements tombent parfois comme une tartine de foie gras côté moquette.
Cliché ? Un peu. Original ? Par à-coups. On sent l’envie d’innover, mais les codes du film familial reprennent vite le dessus, comme un chat qui retombe toujours sur ses pattes. Parfois, c’est franchement drôle. Parfois, on pense à une pub pour croquettes avec budget deluxe. Mais on y croit. Étrangement. Les gags font mouche. Ou plutôt papatte.
La mise en scène ne crie pas génie, mais elle sait être habile. Les rues glacées du Québec, les néons américains, tout ça est joliment emballé. Une photographie propre, sans éclat mais sans faute. L’éclairage, discret, fait le job — ici une lumière dorée sur un regard mouillé, là une ombre menaçante sous une voiture.
Quant aux voix : Inès Reg miaule comme une influenceuse à la Fashion Week, Artus aboie comme s’il avait avalé la Tour de Pise. L’alchimie ? Un peu gadget, un peu attachante. Les humains — Dubosc en tête — cabotinent gentiment. Ce n’est pas du Molière, mais ça fonctionne. Surtout avec des enfants. Ou un chat sur les genoux.
La bande originale ? Sympa. Quelques accords bondissants. Une musique qui ne révolutionne rien mais qui colle à la truffe. Les bruitages ? Un poil forcés, mais bon... on a tous déjà ri d’un pet sonore dans un Pixar. L’ambiance sonore appuie les émotions comme un vieux cousin qui tape dans le dos trop fort.
Ce film ne bouleverse rien. Il ne crie aucun message révolutionnaire. Mais il touche un nerf tendre : celui du lien, absurde et pur, entre un humain et une bestiole qui pue du museau. Derrière le fun, une sincérité. Fugace mais réelle.
Je ne sais toujours pas si j’ai aimé. J’ai ri. J’ai soupiré. J’ai revu une scène dans un rêve étrange, en Basse-Normandie, avec des palmiers. Est-ce suffisant ? Allez savoir.