C'est sûr que cela reste les frères Farrelly, et qu'en conséquent on aura droit à quelques gags bien lourdauds, voire légèrement scatos. Mais il faut reconnaître que les frangins ont le sens du rythme et des situations, si bien que tout ceci a beau ne pas être du meilleur goût, le résultat n'en est pas moins plaisant et sympathique. D'autant que l'aspect moral reproché par certains s'explique par la construction de l'intrigue, mais surtout par les raisons qui poussent les deux héros à ne pas tromper leur femmes. C'est en définitive beaucoup plus la fatigue et la fainéantise qui ont raison des velléités d'Owen Wilson et de Jason Sudeikis (tous deux plutôt bons), preuve d'un esprit aussi narquois que provocateur. À défaut d'être un grand cru « Farrellyen », « Bon à Tirer » (quel titre ignoble) n'en est pas moins une comédie de bon niveau et plus futé qu'elle n'en a l'air sur le démon de midi : voilà qui est suffisamment rare pour être signalé.