Tout à été dit et écrit sur cette œuvre aussi bien sur le plan cinématographique qu'historique . Considéré comme un sommet du cinéma, Autant en emporte le vent est un film qui divise.
Film monumental du cinéma classique américain, le scénario raconte les bouleversements causés par la guerre de Sécession à travers le destin de Scarlett O’Hara. C'est vrai les décors sont somptueux et ses personnages inoubliables. La mise en scène de Flemming est extraordinairement maîtrisée avec ses plans , ses couleurs chaudes ( le ciel orangé est d'une beauté inégalée) ses jeux d'ombre et de lumieres.
Mais le film véhicule une vision idéalisée et problématique de l’histoire américaine.
Présenté comme un drame épique, il offre une relecture romantique de l’Ancien Sud esclavagiste, dépeint comme un monde raffiné, noble, et injustement détruit par la guerre. Ce point de vue nostalgique fait totalement l’ime sur les réalités cruelles de l’esclavage, considéré comme un simple arrière-plan décoratif. Les esclaves noirs y sont montrés comme loyaux, heureux et dévoués à leurs maîtres, malgré le fait qu'il soient souvent bousculé, insultés voire méprisé par ces aristocrates blanc ce qui finit par les rendre detestable. Et surtout le personnage principale, Scarlett O'hara elle même représenté comme un être égocentrique au caractère inable.
Cette réécriture de l’histoire masque les vraies causes de la guerre de Sécession — notamment l’abolition de l’esclavage — au profit d’un récit sentimental où les oppresseurs deviennent les victimes. Ce biais idéologique révèle les limites d’un cinéma hollywoodien encore imprégné de racisme systémique dans les années 1930.
Son immense succès populaire ne doit pas masquer les distorsions historiques qu’il perpétue. Aujourd’hui, Autant en emporte le vent est autant un objet de fascination qu’un document révélateur des récits dominants d’une époque — et mérite d’être regardé avec un regard critique, conscient des silences et des idéologies qu’il entretient.