Austerlitz est une grosse production haut en couleur réalisé par Abel Gance, coécrite par Nelly Kaplan et Roger Richebé sur une très belle photographie de Henri Alekan et Robert Juillard et une belle direction artistique de Jean Douarinou... Une grosse production Franco-Italo-Allemande produite par Alexander et Michael Salkind qui retrace la période qui va de l’avènement au pouvoir de Napoléon (excellent Pierre Mondy) jusqu’à la bataille d’Austerlitz ou, avec une armée bien inférieure en nombre, celui ci vainc les empereurs Russes et Autrichiens, laissant l'Angleterre face a lui...
Bénéficiant d'un casting prestigieux (parmi lequel on trouve (par ordre alphabétique) Rossano Brazzi (Lucien Bonaparte), Claudia Cardinale (Pauline Bonaparte), Martine Carol (Joséphine de Beauharnais), Leslie Caron (Élisabeth Le Michaud d'Arçon de Vaudey... la maitresse de Bonaparte), Jacques Castelot (Jean-Jacques-Régis de Cambacérès), Vittorio De Sica (le pape Pie VII), Anna Maria Ferrero (Élisa Bonaparte), Ettore Manni (Joachim Murat), Jean Marais (Lazare Carnot), Georges Marchal (Jean Lannes), Jean Mercure (Talleyrand), Jack Palance (le général Franz von Weyrother), Elvire Popesco (Lætitia Bonaparte), Lucien Raimbourg (Joseph Fouché), Daniela Rocca (Caroline Bonaparte), Jean-Louis Richard (Alexandre 1er, tsar de Russie), Michel Simon (Alboise (de Pontoise, Seine-et-Oise), Jean-Louis Trintignant (Philippe-Paul de Ségur, le biographe de Napoléon), Janez Vrhovec (François Ier, empereur d'Autriche) et Orson Welles (Robert Fulton)... et d'une reconstitution historique de qualité, ce film souffre paradoxalement d'ellipses étranges et d'un certain académisme dans la mise en scéne (Abel Gance a toujours eu du mal a é le cap du parlant... et ce film est peut être son meilleur d’où ma note de 8/10 sur cette période)...
Tourné en République fédérale socialiste de Yougoslavie et beaucoup moins réussi que son Napoléon, le second film d'Abel Gance comporte de belles scènes, en particulier la veille de la bataille et le couronnement commenté par Jean-Louis Trintignant et choix (très judicieux) de Pierre Mondy y est pour beaucoup : son interprétation de l'empereur nous laisse entrevoir un personnage profondément humain prisonnier de sa destinée, un idéaliste cerné par les Anglais et qui est loin de du dictateur assoiffé de sang trop souvent décrit aujourd'hui...
Enfin bref, Austerlitz confirme le talent d'historien et de réalisateur d'Abel Gance avec une direction époustouflante d’épique scènes de bataille et une précision technique au service de sa narration... ce qui fait de ce long métrage (pour moi) le meilleur de son cinéma parlant avec son J'accuse de 1938.