Aux dires de son réalisateur, Jawal Rhalib, Amal-Un esprit libre n'a pas suscité de polémique majeure, lors de sa sortie en février, en Belgique, en dépit de son caractère hautement inflammable. Mais il a été l'objet de débats animés, sur les réseaux sociaux et ailleurs, c'était bien le moins, et va permettre de faire évoluer les cours de religion à l'école qui ne devraient bientôt être qu'optionnels, à partir de septembre 2024. Amal, l'héroïne du film, est une enseignante qui ne s'en laisse pas conter et se bat contre l'intolérance becs et ongles. Un véritable petit soldat qui est la porte-parole d'un cinéaste qui a voulu s'adresser à la "majorité silencieuse musulmane." Le film est radical et n'est pas loin de se heurter à certains stéréotypes, dans sa volonté farouche de démontrer que l'école, en Belgique, est peu ou prou infiltrée par les Islamistes. Le sujet reste évidemment sensible et Jawal Rhalib ne prend pas de gants pour dénoncer, quitte à parfois oublier certaines nuances dans son réquisitoire car peu lui chaut de mettre le feu aux poudres, semble t-il. Lubna Azabal est assez hallucinante dans le rôle d'Amal, totalement investie et visiblement sans concessions dans son combat pour le respect de la liberté de chacun et de chacune, y compris dans le domaine de la sexualité.