A Good Person a la particularité d'avoir un duo d'acteurs principaux que je n'ai jamais particulièrement souhaité, mais que je suis bien content de voir dans un film... euh, correction... que j'aurais été bien content de voir dans un ensemble bien supérieur...
Ben ouais, d'un côté, Florence Pugh, peut-être la comédienne la plus talentueuse de sa génération, et, de l'autre, Morgan Freeman, parce que... parce que c'est Morgan Freeman, pas besoin d'en ajouter plus...
Dommage que ce soit au service d'un drame poussif, éculé dans ses rebondissements, bâclé dans ses thématiques.
Cela parle d'addiction aux médicaments et d'un deuil rendu encore plus intense par des remords. Rien qu'avec un seul de ses sujets graves et complexes, il y aurait eu largement assez de matière pour un film entier. Pourquoi en négliger deux au lieu de bien en cre un.
Ensuite, une adolescente ayant une haine extrême envers la protagoniste, responsable de la mort de ses parents, suite à un accident de la route, devient gentille à son égard et se met même en mode "bonne copine" en dix secondes parce que Zach Braff, réalisateur et scénariste de ce ratage, a trop la flemme de chercher de la crédibilité psychologique ou d'approfondir ce caractère qui, pourtant, pour son lien familial et émotionnel avec la tragédie, me paraît pour le moins essentiel.
Les personnages de l'ex-fiancé ou encore de la mère affectueuse mais alcoolique, qui auraient pu apporter de la consistance à l'histoire, sont foutus en complet arrière-plan. Et, dans cette optique, je ne parle même pas de l'orpheline pour les défauts que j'ai évoqués précédemment à propos de son traitement.
A un moment donné, dans le dernier tiers, le perso de Morgan Freeman se met en colère contre notre protagoniste pour la raison que le film dure un peu plus de deux heures et qu'il faut bien relancer l'intrigue pour combler le temps restant avec un conflit artificiel. C'est vrai qu'il n'y avait pas mieux à faire avec les relations du personnage féminin principal avec l'ex-fiancé, la mère et, bien sûr, l'orpheline.
Les situations sont surlignées, ce qui pousse parfois les deux têtes d'affiche au surjeu. Vous ne ez pas à côté de l'addict qui pète forcément un câble dans une pharmacie (déjà vu et revu un millier de fois !) pour montrer combien elle est bien trop addict. Vous ne ez pas à côté de la fin ultra-prévisible (déjà vu et revu un millier de fois !)
lors de laquelle le vieux ne manque pas de mourir en laissant une lettre pour livrer une leçon posthume pleine de sagesse.
Je ne sais pas ce qui m'agace plus ici. Le fait que des thèmes graves et complexes soient abordés d'une façon torchée ? Des personnages potentiellement importants affreusement négligés ? Un duo de stars à qui on donne quelque chose qui ne soit absolument pas à la hauteur de leur talent et de leur charisme ?