Il était une fois l’espace

Tout juste auréolé du succès de Docteur Folamour, Stanley Kubrick se lance dans un projet de science-fiction assez démesuré et très ambitieux, où il fait appel à Arthur C. Clarke qui a écrit la nouvelle dont il s'inspire. Il s'entoura notamment de différents chercheurs ainsi qu'une imposante équipe pour les effets spéciaux, cherchant notamment à s'éloigner des séries B en vogue dans ce genre-là, ce qui coûta un long tournage de sept mois et une postproduction de deux ans.


Mais finalement qu'est-ce que 2001 : A. Space Odyssey ?



Une fable pessimiste sur l'humanité et la solitude ?
Un trip hallucinatoire ?
Une aventure mystérieuse et fantastique ?
Ou encore un film sur l'origine et l'évolution de l'humanité ?
Autres ?



Kubrick ne donne pas vraiment de piste (ou trop, justement) et laisse le spectateur se faire sa propre vision et idée et il est, à mes yeux, bien difficile de cerner tous les contours et les symboles de son récit, le rendant malheureusement déroutant, surtout durant la seconde partie.


La potentielle richesse littéraire est doublée d'une richesse visuelle tant Kubrick se révèle techniquement brillant et visionnaire. Les effets spéciaux associés à la maîtrise du cinéaste américain offrent une immersion totale dans l'espace et il nous offre des images et plans somptueux, souvent accompagnés d'une musique méticuleusement choisie et utilisée. L'une des forces du film, se trouve notamment dans son réalisme, qui n'a pas été écorné avec les années, bien au contraire même.


Le film monte en puissance durant la première partie où Kubrick laisse parler les superbes images tout en utilisant à bon escient une magnifique musique en fond sonore. Du premier segment retraçant l'aube de l'humanité jusqu'à la découverte d'un monolithe noir sur la lune bien des années après, je suis conquis par le film et son atmosphère intrigante et fascinante ainsi que son visuel somptueux.


Néanmoins, par la suite, je commence peu à peu à en sortir, malgré quelques légers regains d'intérêts, particulièrement lorsque HAL 9000 dévoile sa vraie nature. Dès lors, j'ai trouvé que 2001 perdait de son atmosphère et de son pouvoir de fascination, que sa lenteur le dessert, ajouté à cela une froideur, bien que voulue, qui empêche dans ce cas toute attache. é ce début, j'ai fini par m'ennuyer lors de plusieurs ages que ni la technique de Kubrick, les superbes images ou la richesse du récit n'ont empêché.


Stanley Kubrick me propose avec 2001 : A. Space Odyssey une expérience aussi unique que déroutante, un véritable voyage et une belle œuvre, mais dont les contours philosophiques, accompagnés par la lenteur qui découle de l'absence d'émotion, la dessert, et dont ni la richesse visuelle et/ou littéraire, ni la maîtrise technique du cinéaste américain, n'ont empêché la déception.

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le 25 oct. 2014

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Docteur_Jivago

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