Critique jusqu'au tome 12.
Après de la science-fiction spatiale via Planètes, Makoto Yukimura nous livre un récit historique sur les Vikings. On sent que l'auteur s'est très bien documenté avant d'écrire cette pépite, car tout est soigné et semble fidèle à cette époque. Le dessin magnifique, très détaillé, réaliste, et très captivant lors des ages de combats, nous immerge totalement dans le monde de guerre de ces conquérants du nord.
Après deux tomes assez "shonesques" où on suit le petit Thorfinn en quête de vengeance, où on assiste à des combats (réussis) et une introduction à l'univers vikings, l'intrigue s'envole dans un crescendo parfait, en prenant des aspects très politisés, où règnent enjeux politiques, trahisons, vengeances et combats dantesques, avec notamment le fameux Askeladd qui nous invite à suivre sa folle destinée jusqu'au point culminant qu'est le tome 8.
La conquête d'un pays est ici traité de manière magistrale. L'auteur nous fait vivre une aventure dans laquelle il a créé des personnages excellents qui transcendent l'oeuvre, on ne voit qu'eux, on ne jure que par eux, on est éblouit. Askeladd en tête de liste, bien évidement. Bien que l'idée principale du récit, c'est à dire la conquête de l'Angleterre, soit toujours au premier plan, Yukimura entretient toujours une dose bienvenue de mystère très bien distillée. Il nous offre également une narration habilement équilibrée entre moments de boucheries vikings pouvant s’étaler sur un tome entier, moments de stratégies militaires de quelques chapitres sachant être particulièrement intenses et tout en dialogue, et accalmies agères permettant de posées l'histoire et le contexte nous permettant de respirer.
Et si vous vous attendez à un dénouement précis, Yukimura a le don de vous prouvez que vous avez tort. Les effets de surprises qui parcourt cette oeuvre sont incroyables, osés, et jamais attendus, à tel point qu'à partir de la fin du tome 8 (où j'ai esquisser quelques larmes de bonheur à plusieurs reprises), Vinland Saga change totalement d'atmosphère, et nous propose un récit vraiment différent, où on suit la reconstruction d'un être totalement vide essuyant les séquelles d'une guerre. La maîtrise est encore au rendez-vous. Le rythme est lent, les enjeux sont tout autre, l'intrigue totalement différente laissant tout de même planée quelques mystères qui nous permettent d'imaginer pas mal de péripéties à venir.
Makoto Yukimura a prévu de terminer son manga vers une trentaine de tomes, et c'est là son seul défaut. Le rythme de parution d'un tome étant annuel, nous sommes obligé de prendre notre mal en patience, et espérer ne pas attendre encore 20 ans pour voir la fin de ce chef d'oeuvre historique.