Comment avec si peu, un dessin minimaliste, un propos grave mais qui n'est pas exploité comme il le devrait, Guy Delisle arrive-t-il à accrocher son lecteur ? Je ne sais pas, mais je suis tombée dans le panneau.
Depuis Schenzen, je suis tout ce que Delisle écrit ou presque - ses récits autobiographiques de voyage en tout cas (Chroniques de Jérusalem, Chroniques birmanes, Pyongyang). J'attendais donc avec impatience de lire l'histoire de la détention et de la fuite de Christophe André, pris en otage en Tchétchénie.
Delisle a un talent de conteur, et malgré l'absence de rebondissements dans presque toute la BD (sauf pour le début et la fin), on reste captivé par la répétition des tâches quotidiennes, par les "mini-événements", par les kidnappeurs qui restent mystérieux tout au long du récit, on se prend à penser qu'il pourrait y rester.
Malheureusement, il manque beaucoup d'éléments pour que cela soit une réussite. Sur le site de l'éditeur, il est écrit "Que peut-il se er dans la tête d'un otage lorsque tout espoir de libération semble évanoui ?" Pas grand chose, semble-t-il. Beaucoup de sujets sont évités. Par pudeur peut-être, par respect pour Christophe André, mais ne fallait-il pas aller au bout du sujet ?