Pour cette œuvre Alan Moore nous offre un récit travaillé où se mêle symbolisme et héritage, autour de Promethea héraut de l'imagination. L'action est portée par une adolescente qui est parfois possédée par cette hôte parfois non et se retrouve des fois projetée dans l'imagination. Ce tome est centré sur la présentation des personnages, l'opposition à Promethea est purement anecdotique et c'est assumé, ici il est question de montrer l'initiation de cette nouvelle incarnation de Promethea tout en montrant son héritage. Alan Moore met donc bien en avant tout au long de son récit le symbolisme et l'imagination, ce qu'elle peut apporter en ce monde, et ce que son absence peut entraîner. é ce message intéressant mais pas plus prenant que cela, on a droit à un duo sympathique entre Sophie et Stacia, mais pour autant les personnages ne sont pas plus attachants que cela. De plus le(s) ennemi(s) semble(nt) pour le coup manquer de description, ils n'arrivent pas à nous faire peur ou à nous intriguer mais cela reste pardonnable pour le coup pour un tome d'introduction. Enfin l'univers dans lequel se déroule l'action, a plein de bonnes idées critiquant la superficialité vers laquelle tend notre société. Dans l'ensemble scénaristiquement c'est bien réfléchi, mais cela manque de mordant pour s'attacher un peu plus à ce récit, que cela soit à travers ses personnages (et leurs relations) ou à travers le message porté (celui-ci pour le coup ne nous prend pas aux tripes).
Pour le dessin J.H.Williams III est fidèle à lui-même, et s'en donne même à cœur joie vu que Alan Moore ici lui laisse la possibilité d'exprimer son talent en faisant en sorte que l'action se déroule dans l'imagination. Une collaboration donc intelligente et fertile, on voit bien l'investissement du dessinateur dans ce projet.