C'est comme quand quelqu'un te montre ses photos de famille. Tu regardes poliment mais tu te fais un peu chier.
Isabelle Maroger a une mère qui a eu une famille adoptive. Car en réalité, elle est née en Norvège. Tandis qu'Isabelle fait ses études de dessin, sa mère fait des démarches pour retrouver sa vraie famille, et il s'avère qu'elle est une Lebensborn.
Dans les nazis ont envahi les pays du Nord, ses soldats étaient encouragés à nouer des unions avec des femmes aryennes. Ils recevaient une prime ; des maternités étaient prévues pour les enfants (qui disparaissaient et étaient enlevés à leurs mères).
On suit l'enquête de la mère pour renouer avec sa famille. Elle retrouve sa demi-soeur (la mère est morte plusieurs années plus tôt), et leurs enfants, avec l'impression de s'être toujours connus. Elle reprend aussi avec la grand-tante, et finit même par retrouver la trace du papa, un vieux retraité nazi spécialiste dans le dessin.
Victime ou coupable ? Le livre ne tranche pas, en se contentant de raconter des séjours és en Norvège, à constater que "le courant e bien" entre ces gens que l'histoire a éparpillé.
La dimension raciste de la guerre est assez évacuée, et ces gens semblent même, sans le vouloir, accorder un peu de crédit à l'eugénisme, en scrutant les photos des uns et des autres pour voir si le nez est le même, s'il y a eu un vrai héritage génétique etc...
Bref, ce qui aurait pu être une belle enquête sur une des mesures les plus gerbantes de l'Allemagne nazie est au fonds assez vite évacué au profit d'un récit de famille qui se recompose, avec des bons sentiments dont on est très heureux pour l'autrice et sa famille, qui qui sont sans grand intérêt pour un lecteur désireux d'élargir sa connaissance historique.
Je suis sans doute un peu dur, il y a eu un travail de documentation, mais c'est un peu décevant.