Waw, c'est un sacré bon album en fait. Je n'en avais pas gardé de souvenir particulier, si bien que ce n'est qu'en lisant les pages que je me suis dit : ha oui, je me souviens de ça. En tous cas, je ne m'attendais pas à prendre autant de plaisir, surtout après le départ de Goscinny.
En fait, l'album est presque l'équivalent de "Les bijoux de la Castafiore", c'est-à-dire une non-aventure où nos héros restent peinards chez eux. Malheureusement, Uderzo a très vite recours aux romains pour pimenter le tout, mais leur intervention reste assez discrète et sobre, hormis le final. D'ailleurs, le bougre a parfaitement réussi à rythmer cette tension, à accroître la menace de l'ennemi jusqu'à un bouquet final renversant : ça faisait longtemps que je n'avais plus eu si peur pour le village tant le combat semble réaliste. Faut dire que Goscinny avait poussé le bouchon beaucoup trop loin avec les Belges, en montrant une poignée de guerriers faire faces à une armée entière ; ainsi, le village ne paraît plus aussi invincible que d'habitude puisque des déga^ts importants ont été occasionnés, même si nos héros ont gagné la bataille. Le bébé est à considérer comme un des plus intéressant de la série, une sorte de miroir d'Obélix lorsqu'il était petit. Une manière originale d'amener du conflit : le bébé est imprévisible, vit selon ses pulsions, mais la seule arme que nos héros s'autorisent, c'est l'apaisement.
Graphiquement, Uderzo continue son lent déclin : ses baffes sont moins drôles, les personnages qui volent dans les airs aussi font moins sourire, tout ça parce que le langage corporel est un peu moins efficace. Mais globaleemnt ça reste de très bonne facture. Et puis le découpage, même si le dessinateur privilégie la lisibilité de l'action, permet parfois quelques bons moments de comédie.
Enfin, les thème sm'ont bien fait rire : uderzo ose se moquer un peu de ses personnages depuis trop longtemps célibataires ; cela en devient très louche par moment, et dans le fond, l'arrivée de ce bébé, ce n'est jamais qu'une façon de dire que deux hommes peuvent aussi élever un enfant. En fait, depuis le départ de Goscinny, Uderzo se permet de mettre en avant ses convictions politiques, ce qui n'ets peut-être pas plus mal. Notons aussi que, même s'ils sont toujours présents, le dessinateur-scénariste insiste beaucoup moins sur les jeux de mots, ce qui donne moins l'impression qu'il essaie d'égaler son collaborateur en l'imitant.
Bref, un très bon album que voilà.