Il paraît que c'est culte
Bon faut dire qu'après avoir vu le film hyper pulp, complètement débile et génialissime, après lequel Alan Moore et tout le monde ont craché sur la production, la BD devait forcément être un monument. Ouais, bah c'est pas ça.
Comme d'habitude depuis un certain temps, Alan Moore casse les héros, en fait des monstres de foire parfois mauvais, parfois juste humains, mais la plupart du temps bien loin des lisses images d'Epinal que les gens se font du héros de comics. Bon qui imagine encore que tous les héros de comics sont comme le Superman des années 1940 ? Voilà, donc faire de l'homme invisible un violeur de jeunes filles d'un institut moralisateur tenu par une maîtresse SM, peut paraître un tout petit peu too much, mais après ça dépend du public... Le reste des personnages oscille entre le médiocre et le très attachant, sans jamais vraiment ionner le lecteur.
Reste deux histoires pas forcément folichonnes, loin du pulp dont les personnages sont devenus les icônes, dont on voit les ficelles d'assez loin. Sans parler d'une narration banale, la monotonie du découpage, la lenteur des situations, l'absence d'ambition pour faire vivre des personnages qui auraient dû être hauts en couleurs finissent par ennuyer.
Même si la deuxième histoire est beaucoup plus prenante, le bilan mitigé pour un titre malgré tout de qualité surprend de la part d'Alan Moore. Peut être qu'on est en droit d'attendre beaucoup plus de lui, peut être qu'il n'est pas le génie absolu qu'on se pense à croire, peut être que le pulp n'est pas son fort. D'ailleurs, peut être que le pulp n'est plus apprécié à sa juste valeur. Enfin une bonne lecture tout de même, hein, ne soyons pas bégueules...