Cool une BD qui parle de la chatte. Pas celle de ma voisine qui vient parfois miauler dans mon jardin. Non, celle de la voisine que je n'ai jamais vu et que je ne verrai sans doute jamais, hélas. Celle de ma compagne aussi. Celle de ma mère. Celle de mon ancienne prof de français. Celle de ma boulangère. Toutes les chattes quoi !
C'est ionnant. Le féminisme oriente clairement la question initiale, mais ce qui est fort avec Liv Strömquist, c'est que ça n'est qu'un point de départ, après quoi elle fouille, elle lit, elle se cultive sur la question, va chercher un peu partout et propose ainsi une étude poussée sur la question. Bien sûr on sent qu'elle a fait des choix en fonction de ses propres idéologies, mais on sent aussi qu'elle s'est laissée porter par moment, qu'elle a ouvert son esprit pour découvrir et qu'elle a dû essayer de comprendre.
On peut reprocher un goût de trop peu, l'impression que ça aurait pu aller plus loin, que c'est incomplet. Ou bien qu'elle a choisi uniquement ce qui l'intéressait et que parfois c'est un peu décousu par rapport aux autres chapitres. Pas trop hein. Mais un peu.
Le mieux dans tout ça c'est que c'est vraiment une BD pas juste un moment de culture un peu rébarbatif comme certains bouts de papier peuvent l'être ; elle ajoute de l'humour, un peu de mise en scène, parfois elle exploite un personnage pour faire er son texte. C'est bien foutu.
Et graphiquement, c'est chouette. Toujours ce style volontairement moche. Je ne sais pas si elle sait dessiner ou pas en fait, et je m'en fous, parce que dans cette BD ça se tient, on n' a pas besoin d'en avoir plus, il y a ce qu'il faut, c'est cohérent du début à la fin, et elle illustre assez bien son fond. Le travail sur le texte est tout aussi intéressant, dans la typo (malgré que ce soit une traduction) mais aussi dans la façon d'exposer le texte, qui prend la place du dessin (des cases avec uniquement du texte).
Bref, chouette bouquin.