La narration est ici un enchantement, entre contes des pays de sable et d'islam, mystique des lettres et des souffles divins, amour plus forts que les appétits contraires et des hommes, et des temps. Les élans du récit s'anastomosent au jeu des cases, comme un rêve s'emplit de l'autre. Et la matière me parle, presque directement.
Je sais avoir été touché lorsque mon corps, plus tard, me dit encore quelque chose de l'oeuvre. Emotion intacte, après trois mois. Trois mois que je l'ai lu, par petites gouttes délicieuses, gêné parfois par le dessin, trop clair sans doute, à la façon des américains, mais ravi, ravi, ravi, par la composition, au fil de ces pages qui parlent, parfois naïvement, moins qu'on ne le croit pourtant, à l'âme, à l'enfant, à l'esprit, et à l'amant.
(Livre résonance, aussi, lu dans sa belle version américaine, offert par l'aimé, qui sait voir au delà des semblants.)
(je suis fleur bleue, c'est certain. De celles qui brulent lentement.)
Modifiée
le 28 juil. 2012