Fabcaro entre dans mon fameux panthéon des escrocs plus ou moins sympathiques. Il ret ainsi de prestigieuses personnalités telles que Wes Anderson, Pierre La police, Katerine, Stéphane de Groodt ou encore Dupieux. Des types qui n’ont pas besoin de se forcer ou même de transpirer un minimum pour pondre une œuvre la plus souvent médiocre, mais invariablement jugée comme merveilleuse de liberté et d’inventivité par 80% des gens qui ont le malheur de constituer mon entourage.
J’avais déjà échoué à er le cap des 10 premières pages de Zaï zaï zaï. Un peu dans la honte, il faut l’avouer, tant le livre est considéré unanimement comme un chef d’œuvre, recevant même les honneurs d’une adaptation cinéma. Un vrai tour de force, tant la lecture reposait déjà sur du néant. Arriver à porter à l’écran une planche constituée de chiures de mouche en un film d’un 1h30 est un exploit à ranger du côté des travaux d’Hercule ou de Carl Lewis au JO de 84. Mais sur le moment, j’ai vraiment pensé que le problème venait de moi (trop con Néné ?!).
Pour Guacamole vaudou, je fais un effort sur moi même et me suis juré d’aller jusqu’au bout pour mesurer l’étendue des dégâts. Et je suis obligé de me rendre à l’évidence : c’est tellement faible que je pourrais moi même aisément chier un roman photo du genre par semaine.
Il me faut avouer que j’ai toujours eu un problème avec l’humour absurde. De part l’absence de prise de risque déjà, c’est un genre qui a de grande chance de ne heurter personne, et de par le fait que c’est déclinable à loisir, à l’infini. Ce style permet de produire une énorme quantité d’idées, moyennes qui se valent toutes. Et c’est le cas ici, pour cet album qui adopte le style kamoulox. Entendez par là, juxtaposer de manière aléatoire des noms rigolos de villes, d’objets ou de gens, avec des activités absurdes, et saupoudrer les cases d’expressions désuètes, ou mal dites. Le tout avec des perruques et des fringues de merde, de trucages pourris, sur des “guests” pas toujours stars (cette fomblarde d’Elisabeth Quint avec une perruque blonde ahaha je hurle !).
Ca donne donc des pages entières remplies de trucs dans ce style “attention Guy-Flavien, ce céleri rémoulade n’est plus bon depuis 3 cycles de lune, vous risquez l’intoxication alimentaire du ventre ! - Merci du conseil Gontrand, j’ai déjà vécu pareille mésaventure au salon de la remorque en balle de tennis 78, et je ne le souhaite à personne même pas au dresseur de Gnoux morts qui vit en bas de moi”
Il pourrait y avoir 200 pages ou 2000, on pourrait même demander à une A.I de faire des BD dans le style Fabcaro de manière procédurale qu’elle le ferait les doigts dans le processeur en moins de 36 secondes (j’en suis la preuve).
Ca me rappelle un épisode de South park qui tournait en dérision les scénaristes de la Family guy, personnifiés en lamantins dans un aquarium qui réunissent des boules contenant des idées de manière aléatoire.
Et comme je le disais au début, Fabcaro a l’air vraiment sympa. Malgré son look de roadie de Noir désir, je sens un type cool, et ça m’emmerde d’être aussi acide, parce que je sais bien que le projet ne se prend pas au sérieux, et que ce RP est une simple pochade de collégien. Mais malgré toute la sympathie que je lui porte et mon adoration pour Judor, je suis obligé de dire que c’est bien trop facile tout ça... Qu’ils reversent les droits à l’association caritative de leur choix - qui sera je le pense un truc du genre L’association de lutte contre la tabagie des saumons fumés (hin hin hin) ou une connerie du genre.