Élégie pour une ombre - Batwoman, tome 0 par NicoBax
Difficile de se faire un avis définitif à l'issue de cette "Élégie pour une ombre". Surtout quand le personnage de Batwoman nous est inconnu. En l'espèce, nous sommes avant le relaunch DC, Kate Kane (en hommage au "créateur" de Batman, Bob Kane) a ressuscité après qu'une secte d'assassins l'a tuée. Elle reprend le costume de chauve-souris avec l'aide de son colonel de père et reprend ses rondes dans Gotham ce qui finira par la conduire à retrouver la trace de cette fameuse secte dont le nouveau Pape doit arriver en ville bientôt. Elle va devoir affronter Alice, inspirée par le roman de Lewis Caroll (décidément très inspirant pour les auteurs DC, après le Chapelier Fou et avant White Rabbit qui cause du tort à Batou depuis le relaunch).
Si on s'en tient à l'histoire stricto-sensu, franchement rien de bien folichon. Les franchises Batman usent et abusent des résurrections et des convalescences miraculeuses, provoquant généralement de profondes remises en question. Kate Kane, elle, est plus dans la fuite en avant et les problèmes liés à sa double identité semble ne plus lui poser de problèmes, si ce n'est la séparation d'avec l'inspecteur Montoya de Gotham Central.
Tout est un peu facile dans le fond : Kate est revenue à la vie et arbore en permanence un tein cadavérique et un look gothique qui ne ent pas inaperçus. Elle est lesbienne et l'assume totalement, grand bien pour elle mais il en faut un peu plus pour créer de la substance pour une personnage (la scène de drague au bal est grotesque). Entre les dialogues Batwoman/colonel tellement moins intéressants que ceux que peuvent avoir les autres personnages de la Bat family avec leurs proches. Elle est têtue (un trait de caractère à tout Bat membre), elle ne se repose jamais même après une grosse défaite et elle gagne à la fin mais avec forcément de nouvelles interrogations. Parce qu'il faut attendre la toute dernière planche pour qu'on trouve un peu de suspense et que les lignes bougent...
Une fois qu'on a dit ça, on pourrait avoir tout dit. Sauf que l'intérêt de ce "Batwoman Elegy" se situe presque uniquement dans son exécution graphique qui laisse la part belle aux splash pages qui donne au génial dessinateur de Désolation Jones toute la place pour faire la preuve de son talent. Baroque, psychédélique, pas toujours facile d'accès mais fourmillant de détails, les ages pendant lesquels Kate revêt son costume de chauve-souris sont un régal pour les yeux et on e de longues minutes à chercher à explorer le travail à tiroir de Williams. Dommage en revanche que les scène "civiles" soient du coup beaucoup plus banales...
À conseiller donc plutôt à ceux pour qui l'histoire est secondaire et aux amateurs de graphic novels.
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