Les auteurs ont souvent commencé leur histoire par une introduction très réussie, comme dans Jesse James. Dalton City ne fait pas exception, la longue présentation de Felton City, "la ville la plus dépravée du Texas", est succulente.
En fait on ne sait pas très bien si on est dans l'introduction ou dans le cœur de l'histoire. Qu'importe, les choses se mettent lentement en place mais c'est original, c'est très drôle (chaque case comprend un élément qui fait sourire) et on retrouve les personnages principaux qui font le succès de la série : Les Dalton et Rantanplan.
Les Dalton s'évadent de prison (ce n'est pas un spoiler) et souhaitent reconstituer l'illustre cité Felton City à leur sauce. En devenant les patrons de cette ville avec des "banques que nous pourrons attaquer quand nous voudrons" les Dalton accompliraient leur destinée : avoir la main (près de la gachette) sur Dalton City.
Ils posent les fondations de Dalton à compter de la planche 19 (sur 44 que contiennent les albums de Lucky Luke) et tentent de faire venir les desperados de la région...mais semblent avoir besoin des conseils du cow-boy au foulard rouge pour attirer le chaland.
Et c'est un peu à ce moment là que l'album perd un peu de son intérêt et de sa cohérence. Luke devient plus un ami-testeur que le meilleur ennemi des Dalton. Les auteurs font perdre le côté bêtes et méchants auquel la série s'était attachée à rester fidèle pour exagérer leur crédulité quant aux conseils de Luke. Cela fait perdre à la fois la crédibilité de l'histoire et prend un virage un poil inattendu à ces personnages clés de la série. D'autant plus étonnant que dans Ma Dalton on retrouve nos bons vieux Dalton pour notre plus grand bonheur.
Entre un petit 7 ou un grand 6, j'ai hésité pour cet album qui certes, a de l'intérêt du fait de son début excellent et pour les clés de lecture historiques données par Ugly mais qui comportent quelques entorses scénaristiques bloquantes.