Ryo Narushima, intello, meurtrier, karateka, violeur, frère aimant...
La légende raconte que le scénariste et le dessinateur de Coq de Combat se seraient battus à mort dans les montagnes chinoises par une après-midi pluvieuse... La réalité est bien plus sordide : les deux auteurs de ce manga se sont séparés pour des questions d'argent, plongeant les amateurs d'arts martiaux bien crades et violents dans la détresse.
Ryo Narushima est un adolescent brillant. Il poignarde ses parents sans crier gare. Sa soeur est obligée de devenir pute pour survivre tant l'opprobre publique est forte. Il se fait violer le soir de son arrivée en camp de redressement. Le lendemain il sectionne la bite qu'un des violeurs lui introduit de force dans la bouche. Et ce n'est qu'un résumé des trente premières planches.
Sous ses dehors de violence extrême, d'horreur portée à incandescence tragique, se cache un portrait assez juste de la société japonaise réelle : celle des yakusas minables, des maisons de redressement, des milieux friqués et des clubs de soap, tels qu'ils sont vraiment : désespérants. Les rapports entre les personnages sont à l'aune du reste : gangrénés par le fric, la mégalomanie et la soif de pouvoir.
A quelques reprises, Ryo semble trouver, sinon des havres de paix, du moins des raisons de vivre qui lui permettent de er l'ironie et l'absurdité de sa vie : une amitié solide avec un yak intelligent, une relation ambigüe avec une femme qu'il a violé, une rivalité avec un karatéka qu'il finit par estropier, une jeune chinoise douée en combat et musique... Mais à chaque fois, tout s'effondre rapidement, soit par sa faute, soit par une intrusion extérieure.
Pas de repos pas de trêve pour se guerrier détestable qui n'a jamais trouvé d'autre sens à sa vie que dans le combat... Mais il paraît que le manga a repris et qu'une fin se profilerait...