Symbolic
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Symbolic

Album de Death (1995)

A matter of riff and Death

J'aimerais pouvoir présenter Symbolic à la manière d'un Fight Club ou d'un Hana-Bi, de façon non-linéaire.


Je commencerais par les deux dernières minutes, sur ces arpèges d'une tristesse infinie se fondant peu à peu dans un silence de mort. Chant du cygne sur champ de ruines. Il règne en effet une telle intensité sur ces quelques notes de guitare qu'on ne peut s'empêcher de se demander comment on en est arrivé là, quelle catastrophe a pu produire une telle désolation.


Une fois la question posée, l'album apporterait progressivement ses réponses : voix rageuse, riffs torturés, solos vengeurs viendraient peindre un horrible tableau (sonore), emplissant peu à peu le pauvre esprit humain de l'auditeur d'un effroi tout lovecraftien.


Bien sûr, point d'histoire d'apocalypse ni de génocide dans cet album, tout se e entre la musique et votre imagination. Toutefois il me semble difficile de ne pas être écrasé par la terrible puissance de morceaux tels que Symbolic, Empty Words ou encore Crystal Mountain.


Car si les débats font rage pour savoir s'il faut bien attribuer la paternité du Death Metal au groupe floridien, personne ne doute que ce soit lui qui l'ait enterré. Le death metal est mort, vive le death metal.


Symbolic est l'aboutissement du style entrevu dès Scream Bloody Gore et peu à peu dévoilé au fil des albums, comme un rideau peu à peu levé sur une scène dont l'horreur dée l'entendement. La guitare de Chuck Schuldiner est plus affutée que jamais. Hautement technique, froidement étrange, la musique de Death l'avait déjà été auparavant, mais elle atteint ici un niveau d'évocation tout simplement extraordinaire...


Cette évocation se retrouve certes dans les moments calmes tels l'introduction d'Empty Words mais sait aussi parfois s'élever au dessus du bruit et de la fureur, le meilleur exemple qu'il me vienne étant ce moment de 1,000 Eyes où le solo vient libérer la tension contenue dans le refrain...


Bien sûr, ce n'est pas un album à mettre entre toutes les oreilles ; il est doublement inaccessible. La violence et la voix death metal y sont encore extrêmement présentes (bien plus que sur The Sound of Perseverance par exemple) et je comprends tout à fait qu'elles puissent être inables puisqu'elles me l'ont longtemps été aussi. Mais en plus, c'est ici du death metal technique, allez, je vais lâcher le mot, progressif, et il peut être facile au plus endurci des metalleux de se perdre dans ses méandres.


Car ici la violence n'est plus tant directe, frontale, que suggérée, symbolique...

9
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le 7 août 2015

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Nordkapp

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