La Mort - Chapitre 1 - Le cri
1987. Chuck Schuldiner a finalement réussi, après un nombre pléthorique de démos, à réunir un groupe de musiciens pour jouer sa musique novatrice et jouissive, que l'on appellera bientôt le Death Metal. Inspiré par de nombreux groupes de Thrash de l'époque, Chuck décide d'apporter son grain de sel à l'immensité de l'univers du Metal. Sorti chez Combat Records, le premier album de Death (précédemment Mantas) voit le jour en mai 1987 sous le nom de "Scream Bloody Gore".
Ca y est. Nous voici dans la légende. Plus qu'à mettre le disque en lecture ...
Des guitares qui bourdonnent, une ligne de basse énorme, nous voici maintenant en train d'écouter le fantastique premier album de Death, combo mythique de Chuck Schuldiner.
Leur discographie présentant une certaine évolution musicale que nous évoqueront plus tard, on peut facilement deviner (sans forcément connaître l'ordre chronologique de la sortie des albums) que c'est ici que tout a commencé. On a droit à un Death/Thrash Metal regorgeant de violence, avec des grosses grattes qui grésillent, une batterie qui rappelle le son d'un coup de poing, et des lignes de basses absolument mortelles. Que ce soit sur le défoulant "Sacrificial" ou le cultissime "Zombie Ritual" qui termine la plupart des concerts du groupe, ça ne s'arrête pas une seconde. Écouter "Scream Bloody Gore", c'est plonger dans 40 minutes très intenses à base de pure brutalité musicale, sans fioritures et sans concession. D'un point de vue actuel (la plupart de morceaux de Metal ont maintenant des structures alambiquées et complexes), c'est basique de chez basique, régime "intro-couplet-refrain-couplet-refrain-solo-refrain" servi par des powerchords aujourd'hui usés jusqu'à la corde (haha, jeux de mots). C'est crade, bourrin, bête et méchant, simplissime et pourtant, c'est nouveau. Jamais un disque (vinyle à l'époque) n'était allé aussi loin, jamais une batterie n'avait sonné aussi violemment, et jamais on avait osé sortir un disque aussi audacieux (ce qui explique probablement le fait que Chuck aie dû enregistrer beaucoup de démos avant de convaincre un label). Alors d'accord, c'est répétitif, et on se demande si le groupe se prend complètement au sérieux (rapport aux thèmes des "chansons"), mais le côté "défouloir" est garanti.
Cet album a certes introduit des éléments musicaux encore nouveaux à l'époque (quoique, les gars de Possessed étaient un poil en avance), mais la nouveauté la plus frappante (encore une fois, à l'époque) est le chant (ou plutôt, les vocaux). Celui-ci est grave, guttural, et rappelle certains films d'horreur. Il est d'ailleurs bien en accord avec les thèmes, à savoir : le sang, la mort, la violence, et caetera ... Et oui, mes chers enfants, des groupes comme Obituary ou Suffocation n'existeraient pas sans cette incroyable avancée dans le monde du Metal extrême (qui d'ailleurs n'existait même pas à l'époque) apportée par Chuck en cette année 1987. Ce qu'il faut se dire, c'est qu'avec "Scream Bloody Gore", Death n'a pas seulement révolutionné le Thrash Metal ou le Death Metal, mais la Musique toute entière. Pourtant, la recette était plutôt simple (si je peux me permettre) : des riffs Thrash accélérés, des musiciens compétents, une voix gutturale et plus grave que jamais auparavant, des riffs qui tâchent, et c'est dans la boîte.
Plus sérieusement, et en conclusion de ce pitoyable article, on peut dire que les débuts de Death, et en particulier ce "Scream Bloody Gore", ont été très encourageants et laissaient présager de très bonnes choses pour l'avenir. Est-ce que ce sera le cas ? Rendez-vous au prochain épisode.