"Tu vas parler de qui ?
- Des Who
- Des qui ?
- The Who"
Trois albums studios indispensables et deux lives incontournables : My Generation, Tommy, Who's next, Live at Leeds et Live at Woodstock.
Je vais t'en parler mais t'inquiètes, je ne vais pas me lancer dans une bio encyclopédique. Je vais juste faire preuve d'imagination, m'écouter 10 fois de suite le titre "My generation" et voir ce que ça donne.
Il était une fois en Angleterre...
"1965, la guerre fait rage et pas qu'au Viet-Nam.
Le conflit de génération est tout aussi meurtrier. Les jeunes hédonistes des sixties s'opposent aux "vieux" autour d'eux.
- Qui l'emporte ?
- On s'en fout, parce qu'avec The Who le son de la charge est donné. Premier album et premiers coups de semonces. Gare aux abattis !
"My generation" ou " Hope I die before I get old".
- Et ça veut dire quoi ?
- En gros, mieux vaut mourir que finir vieillards. (L'histoire les contredira). Je peux continuer..."
(Mou et silence renfrogné)
"Seulement voilà, nous sommes au mileu d'une révolution culturelle qui renverse tout sur son age en l'espace d'une dizaine d'années et My Generation résonne comme le cri désespéré d'un groupe de jeunes bien décidé à tout foutre en l'air, histoire de se (re)donner une identité.
Maintenant ferme les yeux et imagine.
Studio d'enregistrement
A grandes doses d'amphet', ils tournent les petits.
Le groupe tâtonne, se plante et s'engueule.
Roger Daltrey ne s'entend pas dans retours.
Thownshed n'est pas encore au point.
Keith Moon est dans son élément.
Entwistle reste dans son coin, flegmatique.
Riff de guitare.
Dans un état de rage absolu, Daltrey se saisie du micro et attrape la chanson à bras le corps, la bouscule , la saccage.
Effets secondaires.
"People try to put us d-d-down/Just because we g-g-get around".
Frustration quand tu nous tiens ! Les jeunes gars lâchent tout.
Shel Talmy laisse tourner l'enregistrement : on en tirera peut-être quelque chose de bon de toute cette colère.
My Generation c'est quoi ?
C' est le prémice de ce que sera le punk. En 3'18, toute l'exaspération et la fureur de l'adolescence sont balancées, sans prévenir, comme un pavé annonciateur de tant d'autres.
Un rock agressif et violent mené tambour battant par le jeu anarchique et chaotique de Keith Moon à la batterie, le jeu de guitare houleux de Pete Townshed et les harmonies vocales de Roger Daltrey.
Entwistle assure la rythmique,tranquille dans son coin, flegmatique.
Ils ne le savent pas encore mais l'album et le titre éponyme a dix ans d'avance sur son temps et renvoie sans complexe le "(I can't get no)Satisfaction" dans ses 22 (Les Rolling Stones n'auront jamais cette puissance).
Tu vois mon pôte, The Who ont tenté un coup de poker avec ce premier album, ils ont bluffé sans doute un peu, mais ils ont ramassé le pot. Ils garderont la mains chaude trois paires d'années et ont marqué l'histoire du rock de manière définitive."
Dans le calme ambiant.
"Mais ?
- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?"
Un nuage gigantesque masque le soleil. Il avance vite, il est allongé comme un cigare. En y regardant bien, ce n'est pas un cumulus, c'est un dirigeable trainant derrière un blues lesté de plomb.