Après avoir commis des albums de reprise jazz/gospel dispensables (malgré sa voix assez dingo), Aretha se lance avec cet album et son nouveau label dans une soul plus endiablée et plus sucrée.
Evidemment, l'album commence par cette reprise d'Otis Reding, "Respect", dont la version est désormais plus connue que celle de son créateur. Et j'avoue que je le trouve aussi nettement supériereur musicalement. Pas originale, simplement mieux produite. Sans compter la voix.
Cette chanson sera l'un des ressorts majeurs du succès de l'album, avec le titre éponyme. Et contribuera également à faire d'Aretha une figure féministe (elle deviendra activiste quelques années plus tard). Notamment parce qu'en retournant la chanson qui s'adressait à une femme de la part de ce bon vieux mysogine d'Otis, elle en fait une chanson hymne.
Et pourtant, les autres titres sont quand même un peu en-dessous de celles-ci, que ce soit en termes d'efficacité, parce qu'on va vers une soul plus sirupeuse le reste du temps (mais musicalement efficace), ou en termes de féminisme, parce que les autres chansons sont beaucoup moins irrévérencieuses envers le mâle dominant, quel qu'il soit.
Et on se laisse positivement porter par l'album malgré tout. Mais on attend encore le chef d'oeuvre.