"Free core" master (of evil !)

The Dillinger Esacape Plan est un groupe de mathcore, parmi les pionniers du genre avec Botch, Converge notamment. Et comme ces groupes à cette époque, ils ont posé une undéniable brique à l'évolution musicale, au sens large.


L'esthétique est plutôt metal, avec une approche hardcore. Mais l'aspect musical est largement emprunt du jazz, et pour être plus précis du free jazz. Quand cet opus est sorti, troisième de la production du groupe, il a eu une répercussion énorme sur la musique underground saturée. Ces américains du New Jersey ont pulvérisé les normes, les repères du genre.


Stratosphériques au niveau musical, les membres de DEP ont su mettre en oeuvre leur talent pour pondre une musique homogène, cohérente, destructurée, dotée d'une énergie incroyable. Tellement puissante cette énergie qu'aujourd'hui encore on a du mal à trouver un groupe qui formule un tel élan créatif dans le genre, voire dans tous les genres.


Calculating Infinity est un nom d'album complètement en accord avec le contenu sonore. Si vous aimez la musique progressive, vous en aurez. Si vous aimez le jazz, vous en trouverez. Si vous aimez l'agressivité au niveau grindcore, vous en aurez, sans blast beat toutefois, trop linéaire pour DEP. Niveau chant, ça aboie sévèrement dans la lignée metalcore de Converge.


Ils ont d'ailleurs continué leur carrière en changeant de chanteur après cet album : Mike Patton a pris le relais pour un EP qui transcende presque cet album. On ne pouvait avoir de meilleure recette dans la musique extrême à cette époque. Depuis, le gorupe poursuit mais sans parvenir à garder cette énergie, et c'est bien dommage.


Alors qu'on avait traversé des styles arrivés dans les années 1980, comme le death metal, le grindcore ou le black metal, il était plutôt difficile de s'imaginer plus extrême encore. Mais la créativité a ses surprises dans la gente humaine. Cet album est crucialement un exemple de ce phénomène créatif. Le groupe s'est nourrit à l'extérieur du genre dont il fait partie, pour en créer un nouveau.


L'apport de cette musique est sans conteste à la hauteur d'un John Zorn, d'un Mike Patton (on l'a dit), d'un Aphex Twin, d'un Venetian Snares, d'un Miles Davis ou encore d'un John Coltrane. M'est avis que le groupe a fait l'erreur de garder sa continuité certainement pour un intérêt commercial : dommage.


Bonne écoute !

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le 12 juin 2020

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Budokick

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